Entretien accordé par le Parti National Breton pour le média Barr-Avel !

Entretien accordé par le Parti National Breton pour le média Barr-Avel !

– Pouvez-vous présenter votre mouvement à nos lecteurs ?

Le Parti National Breton est, comme son nom l’indique, le parti de l’émancipation de la nation bretonne. Sa mission est de rassembler politiquement tous les Bretons nationalement conscients afin de libérer notre pays, Breizh, de l’emprise française, à tous les niveaux, et de bâtir un état nationaliste, par et pour les Bretons. Cette libération est démographiquement une question de vie ou de mort pour le peuple breton. Face à une France en voie de libanisation avancée, l’organisation de la nation bretonne en état ethno-national est aussi urgente que vitale et nécessaire. C’est le rôle du Parti National Breton.

– Quel accueil reçoit votre parti pour le moment ?

Le Parti National Breton reçoit généralement un accueil enthousiaste de la part des Bretons qui se languissent de voir le combat contre les ennemis de notre peuple s’engager. Nous ne doutons cependant pas qu’à chaque progrès, il sera diffamé par les laquais de l’occupant ou l’occupant lui-même. Ses idiots utiles ne manqueront pas de s’illustrer, naturellement effrayés à l’idée de voir le statu quo cosmopolite français être ébranlé par le nationalisme breton organisé.

– Comment analysez-vous la situation politique de la Bretagne aujourd’hui ?

La situation politique de la Bretagne est aujourd’hui ambivalente. En apparence, l’apathie prévaut au sein des masses bretonnes. Sans entrer en confrontation avec l’Etat Français, elles ne manifestent plus aucune forme d’enthousiasme ou d’espoir à son endroit. La France dicte encore le calendrier en Bretagne, mais l’immense majorité n’en attend rien, ou disons rien de plus. Le sentiment qui domine, plus ou moins consciemment, est celui de la reconnaissance d’un profond déclin de la France comme puissance et comme perspective. Aucune alternative politique claire et structurée n’étant formulée, c’est l’attentisme et l’inertie qui prévalent. Nous sommes dans une phase d’interrègne.

Souvent engoncés dans les problèmes de l’heure, nous pouvons perdre de vue le contexte historique général : il y a 100 ans, au lendemain de la Première Guerre Mondiale, lors de laquelle de nombreux paysans Bretons sont tragiquement morts dans les tranchées à l’ombre du sinistre drapeau tricolore, la France était la plus grande puissance militaire du monde, auréolée de sa victoire sur l’Allemagne. Elle régnait sur un empire colonial immense et Paris était la capitale culturelle mondiale. Les Bretons, quoique traités avec mépris, ne concevaient l’amélioration de leurs conditions de vie qu’en retirant les bénéfices de cet impérialisme français en ascension constante. En outre, les Bretons n’avaient à ce moment pas de bourgeoisie nationale pour bâtir une alternative proprement bretonne, contrairement aux Irlandais. Les Bretons, progressivement plongés dans la misère et l’isolement par la désastreuse politique économique de Louis XIV, n’avaient, au début du 20ème siècle, rien à opposer socialement à la France. Intimidés politiquement et culturellement, objet d’une politique systématique de dénigrement ethnique par l’état occupant, les Bretons ont fini par associer leur propre culture à l’arriération sociale et économique, au point d’en devenir pusillanimes et honteux. Cela ne commencera à changer qu’avec Breiz Atao et le Parti Autonomiste Breton, animés par l’embryon d’une élite nationale. Le contrat social offert par Paris aux Bretons était clair : ascension sociale contre abjuration nationale. Les Bretons devaient renier leur langue, leur identité ethnique, leur histoire, signe tangible de leur soumission à l’empire français. Moyennant ce reniement existentiel, ils pouvaient accéder à un rôle dans la machine impérialiste française, alors à son zénith. Un paysan de la région quimpéroise pouvait se laisser impressionner par cette promesse sociale, ainsi que par les récits des Bretons établis à Paris, vitrine avant-gardiste de la société moderne. Hormis un appel ému au vénérable statu quo, la réaction monarchiste et catholique, encore influente dans les campagnes bretonnes à la fin du 19ème siècle, n’apportait aucune réponse à la hauteur de la démagogie républicaine et socialiste française, avec ses lendemains qui chantent. C’est toute la trame de la posture psychologique francophile d’un Déguignet. Un jeune prolétaire de Brest assoiffé d’aventures, l’œil rivé sur la puissante flotte française au mouillage, pouvait s’imaginer devenir quelqu’un en s’engageant dans les troupes coloniales. C’était une proposition plus simple et accessible que de s’engager pour bâtir une Bretagne nouvelle. Habilement travaillés par l’impérialisme français dans ses écoles par l’action des hussards noirs, antichambres des casernes de l’armée française, l’imaginaire des nouvelles générations n’était que le reflet de ce que dictait la bourgeoisie parisienne. Cette fascination et cet embrigadement accoucha pour les Bretons de la boucherie de 14-18. La gueule de bois fut rude – et cassée.

Que reste-t-il de tout cela aujourd’hui ? Rien. L’empire français a été démantelé, la culture française n’est plus qu’une ombre, Paris est une excroissance démographique de ses anciennes colonies, l’économie française, largement désindustrialisée, ne dépend plus que d’un amoncèlement de dettes pour assurer ses fins de mois et les instituteurs français ne savent même plus écrire leur propre langue. Quant à la gauche, matrice de l’idéologie impérialiste française, elle n’est plus que l’ombre d’elle-même, réduite à répéter les slogans wokistes de l’impérialisme culturel américain.

Migrants France
La France en 2022

En somme, la France, comme puissance, est finie. C’est la raison du marasme identitaire français actuel : que peut faire un état impérialiste sans empire ? Les médias d’état à la botte de Paris, Le Télégramme et Ouest-France en tête, tentent de dissimuler les conséquences de ce bouleversement géopolitique : pour la première fois depuis 5 siècles, la France est rejetée dans ses frontières continentales. Pendant 800 ans, une clique belliciste centrée sur Paris entreprenait une campagne de pillage et d’expansion territoriale permanente dont ont principalement fait les frais les populations du Saint-Empire germanique, mais aussi les Bretons. Face à cet expansionnisme sauvage, ce n’est pas par hasard que François II, Duc de Bretagne, a tenté de marier sa fille Anne à Maximilien Ier, Archiduc d’Autriche, fils de l’Empereur Frédéric III. Avec la défaite de Napoléon et l’unification nationale de l’Allemagne, cet expansionnisme a été stoppé net en Europe continentale. En compensation, l’impérialisme français a jeté son dévolu sur l’Afrique, l’Orient et l’Asie. Le soulèvement des peuples colonisés contre le joug français a mis un terme à cette nouvelle phase d’expansion. Aujourd’hui sans possibilité d’accroissement territorial et sans peuples à exploiter impitoyablement, la suite est aussi évidente qu’inévitable pour Paris : la fragmentation intérieure et la fin de 8 siècles d’efforts de centralisation. Peu importe l’énergie que consacrera la bourgeoisie parisienne pour juguler l’effondrement, il est trop tard. On ne peut jamais retarder l’heure du ressac.

Les réflexes politiques de la classe politique bretonne, simple reflet de l’imaginaire de la bourgeoisie bretonne francisée, sont des rites hérités du 20ème siècle, à l’époque où l’alignement (contre-nature) sur Paris, à l’Est, était perçu comme la seule possibilité de développement. L’adhésion à l’idéologie cosmopolite française est le principal signe extérieur de cette acculturation. Il s’agissait et il s’agit toujours pour cette bourgeoisie bretonne acculturée de profiter des miettes de l’impérialisme français en s’insérant dans la machine étatique hexagonale exploitant les peuples, dont, paradoxalement, le peuple breton. C’est pour cette raison que la bourgeoisie bretonne a toujours été la plus virulente contre l’émancipation nationale bretonne : bourgeoisie comprador, elle a pour premier rôle de préserver en Bretagne la domination coloniale de l’impérialisme français dans tous les domaines. Cette attitude de la bourgeoisie bretonne doit être parfaitement comprise par les nationalistes bretons et implacablement combattue, peu importe ses masques régionalistes ou unitaristes, de gauche ou de droite. La nation bretonne aura sur sa route, pour 90% du temps, des collaborateurs délégués par la bourgeoisie bretonne pour maintenir l’alignement sur Paris dont elle dépend existentiellement et dont elle partage les représentations profondes. La classe politique bretonne actuelle, représentée par des notables âgés et fossilisés qui veulent participer au banquet de la rapine française, est une relique du 20ème siècle. Cette caste de hobereaux francophiles n’a plus rien à dire aux Bretons, si ce ne sont les slogans éculés dictés par Paris. Les usages électoraux en faveur des partis français ne sont plus guère que des rites sans signification réelle. Nos pardons, eux, conservent encore une valeur sociale et culturelle, par comparaison.

Pour de nombreux Bretons aujourd’hui, regarder vers Paris, ce n’est pas entrevoir un futur prospère, c’est contempler la tiers-mondisation, l’endettement, la déréliction. Paris n’est plus source d’espoir, base du progressisme dogmatique professé par le régime républicain français, mais de stagnation (pour les plus optimistes) ou de déclin final (pour les plus réalistes). S’ajoute à cela un très net redressement de la fierté de soi chez les Bretons. Beaucoup tiennent cela pour une évidence alors que c’est une véritable innovation dans la conscience collective bretonne, longtemps exposée à une véritable entreprise de démoralisation ethnique par le pouvoir colonial. L’Etat Français et ses émissaires savent qu’un peuple fier est un peuple insoumis et ce raffermissement ethnique breton est perçu avec la plus grande circonspection, d’autant plus que sa pratique impérialiste suppose l’oblitération des différences culturelles. Désormais en voie de concassement identitaire accéléré sous l’effet de l’immigration post-coloniale, toute manifestation de fierté ethnique bretonne sera perçue par l’Etat Français comme un défi lancé à son autorité en Bretagne. A juste titre. Comme nous l’avons dit, le contrat de sujétion imposé par la France aux Bretons suppose, de la part de l’Etat Français, de s’atteler suffisamment de Bretons en les achetant socialement. Ruiné, il ne le pourra plus. Nous récolterons au moment de sa faillite les fruits de plus d’un siècle de combat nationaliste. Toute personne qui brandit innocemment un Gwenn ha Du est en mesure de devenir un séparatiste, une fois les conditions objectives réunies.

Le Parti National Breton, sur la base de ce constat historique, entend bâtir une nouvelle conscience nationale bretonne et, par la force de cette conscience nouvelle, édifier l’Etat Breton, notre seul état. Un Breton ne peut servir deux maîtres : soit il sert honteusement l’Etat Français, soit il sert honorablement l’Etat Breton.

Parti National Breton
Le Parti National Breton renaît de ses cendres !

– Quelles actions entendez-vous mener avec votre parti ? Envisagez-vous de présenter des candidats aux élections locales ?

Le Parti n’est pas « notre » parti, c’est le parti de la nation bretonne. Il est la propriété de tous les Bretons nationaux. Nous sommes à son service, pas l’inverse. Le Parti est l’instrument politique par lequel notre peuple entreprend de briser les chaînes de l’occupation française.

Nos actions consisteront d’abord et avant tout à faire connaître au peuple breton le Parti National Breton et son principe cardinal : la Bretagne aux Bretons. Les Bretons éveillés le rejoindront pour participer à sa construction et à travers elle, la construction de la Bretagne en corps de nation. Cela passe par un intense travail de présence militante, que ce soit par l’affichage, le tractage, le porte-à-porte, et toutes les actions d’engagement éprouvées susceptibles de permettre au Parti National Breton de nationaliser les masses bretonnes et d’y puiser des soutiens. Le Parti National Breton n’est rien d’autre que la base révolutionnaire de l’Etat Breton.

Le Parti National Breton est pragmatique. Il s’engagera électoralement aux échelons qui ont une pertinence politique, c’est-à-dire à ceux qui lui permettent d’organiser le peuple breton dans le cadre de la libération nationale de la Bretagne. Les élections hexagonales – municipales, départementales ou régionales – offrent la possibilité pour le Parti National Breton d’atteindre une partie des masses bretonnes. Toutefois, beaucoup de Bretons ne participent plus aux élections françaises, conscients qu’elles n’ont aucune utilité réelle dans le processus de prise de décision les concernant. Soit parce qu’ils comprennent que pris en lui-même l’Etat Français a perdu toute pertinence globale en tant que puissance déclinante, soit qu’ils constatent, avec lucidité, que face à l’effondrement de l’impérialisme français, la bourgeoisie française bascule dans l’autoritarisme et se passe de plus en plus de tout simulacre démocratique pour imposer sa domination.

Cependant, nous sommes clairs sur un point : l’Etat Français, impérialiste par construction, ne reconnaîtra pas nos droits nationaux par un processus électoral. Les derniers développement en Nouvelle-Calédonie le prouvent. La lutte de libération nationale suppose, de la part des Bretons, de mener une révolution victorieuse pour briser les reins de l’Etat Français sur notre territoire national. Nous ne devons nourrir aucune illusion sur ce point. La France est un état historiquement violent qui ne cède que face à un peuple déterminé à regagner sa liberté.

– Que représente l’héritage du Parti National Breton pour vous ?

Il y a eu deux PNB dans le passé. Celui de 1911, dont le slogan était « La Bretagne aux Bretons », et celui de 1932. Ils ont marqué le passage dialectique crucial de la province française à la nation bretonne. Sans eux, la Bretagne ne serait rien de plus qu’un autre Limousin. C’est un acquis arraché au prix du sang et la gratitude doit être le premier mouvement des Bretons vis-à-vis de ceux qui ont engagé la lutte pour libérer notre peuple de la déchéance honteuse dans laquelle l’enferme l’Etat Français.

Parti nationaliste breton — Wikipédia
Le Parti Nationaliste Breton proposait un discours clair : la Bretagne aux Bretons !

Au delà des organisations, demeure la question nationale bretonne. Cette question nécessite des rebelles prêts à tout pour chasser l’Etat Français de notre terre. Le PNB de Fransez Debeauvais représente l’audace poussée à sa conclusion logique dans un contexte géopolitique donné dont ont besoin les Bretons pour forger un état national. On est avec l’Etat Breton ou avec l’Etat Français, il n’existe aucune alternative pour un BretonQuiconque le prétend n’est qu’un autre facilitateur de l’Etat Français, facilitateurs que l’on retrouve dans le régionalisme. Derrière l’hypocrite rhétorique des laquais de Paris contre nos héros nationaux qui nous ont précédé, se trouve la volonté de l’impérialisme français d’interdire moralement aux Bretons le droit souverain d’avoir un projet géopolitique propre, c’est-à-dire un état national propre. La France n’a aucune légitimité pour interdire à la nation bretonne de se constituer en état national, seulement les moyens coercitifs de la retarder.

Les seuls Bretons qui finiront dans l’opprobre seront ceux qui auront brandi la bannière tricolore pour justifier leur statut de serviteurs de l’oppresseur. La gloire reviendra à ceux qui auront fait le choix de notre vieille bannière blanche et noire. Nous ne céderons jamais au chantage de la vieille maquerelle qui nous occupe, encore moins aux faibles et aux timides qui se font ses agents d’influence, conscients ou non. Nous connaissons trop bien les règles qui gouvernent les peuples. Soit nous formons un état puissant, soit nous serons occupés par un état puissant.

– En attendant l’Etat breton, quelles actions concrètes peuvent mener les Bretons désireux de défendre la langue et la culture bretonnes ?

Rejoindre le Parti National Breton et engager immédiatement la lutte contre l’occupant français. C’est la lâcheté encouragée par l’Etat Français et ses sbires qui entretient chez certains Bretons l’illusion qu’un quelconque progrès en ces domaines puisse être réalisé en dehors de la lutte pour un état nationaliste breton. La faiblesse politique du peuple breton face à l’Etat Français est le résultat de cette lâcheté culturelle. Que 100,000 Bretons se réclament du nationalisme breton le plus intransigeant et les premières victoires, spectaculaires, surviendront. C’est à ce nationalisme breton intransigeant que le Parti National Breton entend annexer ces 100,000 premiers Bretons. L’heure de la mendicité est révolue. L’heure est au combat total pour la restauration de l’honneur national breton. Que l’on sache et que l’on fasse dire que désormais des Bretons se mettent à leur propre service. Nous ne serons plus un peuple de prostituées subordonné à la ploutocratie parisienne. Cette page honteuse de notre histoire sera tournée.

– Comment peut-on soutenir votre mouvement ?

Premièrement en le rejoignant. Deuxièmement, en le finançant. Troisièmement en le faisant connaître auprès de nouveaux Bretons susceptibles de l’aider en le rejoignant ou en le finançant.

 

Pour rejoindre le PNB : [email protected]

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