La faiblesse politique de la Bretagne a une solution : l’exaltation à outrance de la conscience nationale bretonne

La faiblesse politique de la Bretagne a une solution : l’exaltation à outrance de la conscience nationale bretonne

[PNB] Une question revient régulièrement : pourquoi, contrairement à de nombreux peuples d’Europe qui luttent pour leur état et le font avec détermination, la nation bretonne est-elle si faible ? 

La conscience nationale

Il faut déjà s’entendre sur ce que l’on entend par faiblesse. Si cette faiblesse s’exprime d’abord politiquement par une inexistence institutionnelle, puisque la Bretagne ne dispose d’aucune liberté ou autonomie, et électorale, faute de participation nationaliste, ce n’est que le résultat d’une faiblesse beaucoup plus profonde.

La première cause de cette faiblesse profonde est évidente. On ne peut attendre d’une nation qu’elle soit forte si, en premier lieu, elle n’a aucune conscience nationale forte. S’il existe objectivement une nation bretonne, les Bretons en restent au stade infantile de l’inconscient national qui ne produit que très épisodiquement, et de façon éphémère, des manifestations d’une conscience nationale. 

La profusion très récente historiquement de l’usage du drapeau national de la Bretagne, le Gwenn ha Du de Breizh Atav, dans les évènements sociétaux en atteste. 

Le venin antinational du régionalisme

Pour que la nation bretonne soit forte, elle a besoin d’une organisation nationaliste forte, qu’il s’agisse de la force du nombre, mais surtout, et c’est là l’essentiel, de la force de la conscience. Or, ce que nous avons connu depuis 1944, c’est un écrasement du nationalisme breton organisé par l’Etat français occupant et une subversion cosmopolite des revendications nationales (culturelle, territoriale, politique) portée par la gauche hexagonale avec l’aide d’indigènes acculturés pour les réduire à une agitation provinciale.

Sous le poids de ces deux phénomènes, l’Emsav a brutalement régressé dialectiquement pour laisser la place à un parasite particulièrement nocif pour la nation bretonne : le régionalisme. Le régionalisme est par définition un concept français d’inspiration jacobine. Il réduit d’emblée la Bretagne à un simple sous-espace géographique de la France qui serait seule en mesure de revendiquer le privilège du statut national. Cette dégradante subordination de la nation bretonne dans laquelle se complaisent les faibles et les timides agit puissamment sur l’imaginaire du Peuple Breton qui voit chez ceux qui prétendent organiser un semblant de résistance au centralisme parisien une soumission de principe à la domination française. Le régionalisme est la Ligue 2 des peuples qui, par honte et faiblesse, ont peur de combattre pour leurs droits nationaux.

En détournant la question de la lutte de libération de la Bretagne de son cadre national, donc en capitulant par avance face à l’Etat français, le régionalisme n’a rien fait d’autre en un siècle que de démobiliser les masses bretonnes au lieu de les raffermir. Le tropisme économiste a très souvent marqué le régionalisme en raison de la commodité de ce dernier pour une bourgeoisie francisée voulant défendre ses intérêts face à l’Etat français sans oser franchir le cap politique de la révolte. Nous voyons encore aujourd’hui cette mauvaise plaisanterie en action derrière “Produit en Bretagne” qui ne voit dans le glorieux drapeau de Breizh Atav qu’un moyen pour vendre du pâté ou des biscuits. Que ce label soit cornaqué par le vieux maçon socialiste français Le Drian résume tout.

La bourgeoisie bretonne a été trop ménagée en dépit de ses reptations devant Paris et ce comportement honteux n’a encore jamais été activement combattu et dénoncé pour ce qu’il est : un ralliement à l’ordre colonial français.

L’impasse du fédéralisme

Nous avons vu également le régionalisme se dissimuler sous le masque du fédéralisme, une autre imposture démocratisante issue de 1789 qui, par faiblesse et stupidité, cherche à gommer la question nationale bretonne pour sombrer dans les arguties juridiques sur la forme “correcte” de l’Etat français, comme si la forme de la puissance coloniale française pouvait être un sujet pour des Bretons redressés. Ce réformisme absurde prétend avec sérieux ne rien pouvoir faire en Bretagne seule, mais, dans le même temps, changer l’Etat français du sol au plafond… depuis la Bretagne. 

Aujourd’hui, le régionalisme est si inoffensif qu’il a répandu ses germes d’impuissance jusque dans les partis français en Bretagne qui n’hésitent pas à s’en revendiquer explicitement puisqu’il ne menace pas les intérêts de la puissance française qu’ils représentent. 

On ne mène pas une révolution ni ne meurt pour une “région” administrative. Ce n’est pas une cause existentielle pour un peuple ou pour un membre de ce peuple. On s’engage à la vie et à la mort pour sa nation, réalité absolue et totale de l’histoire humaine qui est invariablement venue à bout de toutes les illusions sans-frontiéristes.

Régionalisme, facteur aggravant du colonialisme

Le nationalisme breton, réprimé, a largement souffert de l’empoisonnement régionaliste de l’opinion bretonne, mais aussi de son corolaire qu’est la francisation idéologique. Si la Bretagne est une “région”, un sous-ensemble d’un tout plus vaste, à savoir l’Etat français et sa société, alors le régionalisme se doit d’acclimater à la Bretagne les concepts hexagonaux qui ont cours à Paris. C’est ce qu’il a fait. Nous l’avons vu avec le marxisme, le socialisme, le démocratisme, l’écologisme. La liste des boutiques inoffensives qui ont tenté de s’accaparer le capital historique de l’Emsav – drapeau, langue unifiée, etc. – tout en le combattant est interminable. Loin de s’affirmer avec force, le régionalisme accélère la subordination de la nation bretonne en ouvrant à la politicaillerie hexagonale des niches locales nouvelles au sein du Peuple Breton. 

La poussée brittonique vers l’est

Le nationalisme breton, comme expression de la pulsion de vie du Peuple Breton, consiste à maintenir et accentuer, dans tous les domaines de l’activité humaine, le mouvement d’expansion brittonique débuté au 5ème siècle en Armorique. Il a pour politique fondamentale d’inverser cette dynamique dégénérative qu’est la franco-latinisation et avec elle la pénétration des idées étrangères venues de France. Le nationalisme breton s’oppose au mouvement d’influence qui vient de l’est pour pousser en sens inverse et étendre l’influence spirituelle et politique de l’ouest brittonique vers la frontière française. 

Cela implique pour lui de développer un imaginaire, une vision du monde et une politique indigènes qui combattent explicitement l’influence française.

Cela suppose d’activer la mémoire la plus longue du Peuple Breton pour réveiller la conscience nationale bretonne sans laquelle le pouvoir colonial étranger ne peut être chassé de Bretagne. Comment un peuple qui ne sait pas qu’il existe pourrait vouloir quoi que ce soit pour lui-même, surtout s’il implique de combattre ?

Lutte de libération : abattre l’idole française de l’égalité

On comprend dans ces conditions que l’influence délétère sur les Bretons de mystifications hexagonales comme l’égalitarisme, l’universalisme et l’internationalisme érode leur conscience nationale pour subordonner notre peuple à ces idoles abstraites orientales. On comprend encore mieux qu’en les acclimatant à la Bretagne, le régionalisme dédouble la capacité de l’Etat français et de sa société à pénétrer l’esprit des masses bretonnes pour les garder captives de sa domination sans-culottarde. 

Le nationalisme breton combat toutes les sectes religieuses du cosmopolitisme hexagonal qui cherchent à dénationaliser le Peuple Breton pour vampiriser sa puissance de travail et de pensée afin de les mettre objectivement au service de l’Etat français et de son courant historique dont elles dépendent spirituellement en leur qualité d’enfants bâtards de 1789.

A cet égard, nous pouvons identifier la neutralisation du Troisième Emsav par la dégénérescence contagieuse d’éléments gauchistes bretons ralliés, à partir des années 1960, au courant historique français. Ce courant historique est consubstantiellement de gauche depuis 1789 puisqu’il a créé la gauche comme concept philosophique organisateur. Là aussi, le nombre d’éléments gauchistes ralliés aux partis de gauche français illustre parfaitement cette évolution : ce sont les Alan Stivell, les frères et soeurs Louarn, etc..

Si la gauche française organisée est l’élément actif du courant historique français moderne, puisqu’elle a créé la révolution française, la droite française en est l’élément passif que vient souder ensemble le régime républicain. Depuis la défaite de la contre-révolution en 1815 suite au ralliement de Louis XVIII aux acquis du jacobinisme, le régime français est fondamentalement sénestrogyre avec une droite qui agit en qualité de voiture-balais de la révolution. C’est aussi à ce moment-là que l’autonomisme légitimiste initié par la Rouërie a atteint ses limites dialectiques, limites qui devaient accoucher un siècle plus tard, en 1911, du nationalisme breton avec la fondation du Parti Nationaliste Breton par Camille Le Mercier d’Erm.

L’Emsav, courant historique breton

Le nationalisme breton organisé, porteur du courant historique breton, s’oppose au courant historique français en récusant depuis la chouannerie contre-révolutionnaire les sophismes de la religion hexagonale de substitution issus de l’imposture des “droits de l’homme”. Le nationalisme breton n’a pas comme tâche première de remporter des élections, mais de briser un processus historique d’acculturation totale généré par la colonisation française de la Bretagne qu’a massivement aggravé le systématisme révolutionnaire depuis 1789. Il s’agit pour le courant historique breton, c’est-à-dire l’Emsav, de libérer l’esprit breton actuellement encagé par l’Etat français, ses structures étatiques et sociétales, mais aussi ses médias, pour parvenir à l’émancipation du Peuple Breton.

On voit donc que l’Emsav n’a rien à voir avec le “mouvement breton”, constellation hétéroclite de groupes et d’idées inspirés du courant historique français. Le “mouvement breton” n’est qu’une contradiction interne de la société française en Bretagne. Il exprime en permanence la schizophrénie du Breton acculturé dont l’inconscient ethnique est constamment réprimé par son surmoi égalitariste et universaliste acquis au contact des idées françaises.

Le nationalisme libère l’inconscient ethnique de l’homme breton pour en faire une conscience nationale en action.

L’Emsav et la volonté de puissance bretonne

Pour que la faiblesse politique du Peuple Breton soit résorbée, le Peuple Breton doit être placé sur son courant historique national, celui de l’Emsav, en opposition au courant historique français, à son état et à sa société. Cela implique d’identifier les causes de la paralysie ethno-psychologique des Bretons qui les empêche d’avoir une pleine conscience d’eux-mêmes et de détruire les obstacles politique,  qui empêche à la force vitale brittonique de s’exprimer et de vouloir dominer.

Contrairement à ce qu’enseigne le misérabilisme victimaire de la gauche égalitariste française, le Peuple Breton doit être éduqué pour renouer avec les vérités réelles de ce monde et ses lois naturelles. Il doit réapprendre la fierté ethnique qui découle de la pulsion de vie et assumer la volonté de dominer. Le nationalisme breton enseigne au Peuple Breton à redevenir une race forte, à vouloir une politique de puissance et les outils nécessaires à cette politique, à commencer par un état national.

Le rôle du Parti National Breton est de développer cette conscience nationale implacable, radicale, à la fois chez ses militants et dans le peuple. Le Peuple Breton dispose désormais d’une organisation politique qui a opéré le travail de critique historique nécessaire à la constitution d’une ligne politique puissante, clairement identifiée et identifiable dont le but est de faire de la race bretonne une race de maîtres et non une race d’esclave comme la France et ses églises idéologiques l’inculquent à notre peuple dès l’enfance.

Après cet exposé, le lecteur comprendra que la Bretagne folklorique, féminine, docile, geignarde, demeurée, française en un mot, n’a rien à voir avec l’Emsav qui la combat activement. L’Emsav, courant historique breton, est tout de force vitale, de fierté ethnique, de création historique et de domination de sa terre et de son avenir par la race bretonne. Aujourd’hui, le Parti National Breton est l’Emsav en pensée et en action, seul parti révolutionnaire breton dont l’objectif est de rendre la Bretagne aux Bretons, intégralement.

Que faire ? Arracher un à un les Bretons aux conceptions françaises pour les éduquer dans les conceptions révolutionnaires de l’Emsav telles qu’exposées ci-dessus. Par centaines, puis par milliers, une colonne nationaliste doit émerger de cette action qui ne soit plus accessible à l’Etat français ni à ses partis. Avant-garde révolutionnaire, ils seront ceux qui créeront le nouvel état breton, d’esprit brittonique et celtique, en radicale opposition à la dégénérescence franco-latine dont nous voyons les effets chaque jour. D’abord la formation de l’avant-garde révolutionnaire, ensuite l’annexion par cette avant-garde de segments toujours plus larges du Peuple Breton jusqu’à la bascule politique et la défaite finale de la France en Bretagne. 

Pour rejoindre le PNB : [email protected]