Dans une mise en scène colonialiste sidérante, Emmanuel Macron déclare la guerre au peuple kanak

Dans une mise en scène colonialiste sidérante, Emmanuel Macron déclare la guerre au peuple kanak

[KANAKY]  Scène sidérante qui donne l’impression d’être en Afrique de l’Ouest Française en 1913 : le déplacement d’Emmanuel Macron dans la colonie calédonienne a stupéfait les observateurs.

Face à des colons métropolitains hystériques massés à ses pieds pour l’occasion, Emmanuel Macron, portant la voix de l’impérialisme français le plus obsolète et le plus outrancier, a adopté une posture résolument arrogante, méprisante et belliqueuse contre le peuple canaque. Feignant d’ignorer la crise politique profonde qui menace de tourner en insurrection indépendantiste après l’échec du référendum d’autodétermination boycotté par le peuple canaque, Macron a proclamé la victoire de l’impérialisme français dans la colonie calédonienne.

Pour Paris, ce passage en force est une victoire à la Pyrrhus. Quelques semaines après les violentes émeutes ethniques qui ont mis à genoux l’Hexagone, cette mise en scène nationaliste désuette sortie du 19ème siècle, à 17,000 kilomètres de la capitale française, témoignent du degré de prétention et d’aveuglement qui frappe les élites parisiennes.

Cette proclamation s’inscrit dans la tentative dérisoire de la France de s’immiscer dans la restructuration géopolitique du monde entre les USA et la Chine dont le Pacifique, premier espace économique de la planète, est désormais le théâtre principal de la compétition. Prétextant disposer de colonies dans la région Pacifique, la France, réduite au statut de cité-état, tente d’exister sur la scène mondiale en alimentant la fiction de “grande puissance”.

Las, il faudra plus que deux avions de chasse et deux colonies pour faire illusion, d’autant que les deux grandes puissances du Pacifique, Chine et USA, n’ont aucun intérêt à ménager cette intrusion française anachronique dans leur périmètre d’influence.

Parmi les raisons qui mèneront Washington et Pékin à cette conclusion, le rejet du colonialisme français, très ancré chez les Chinois comme les Américains, et l’image désastreuse que ne manquerait pas de renvoyer dans cette région un soutien explicite aux vociférations impérialistes d’un coquelet hexagonal qui en a été chassé par les nations asiatiques.

Car soutenir la France dans le Pacifique, c’est soutenir en pratique un état colonial qui s’achemine rapidement vers de graves troubles ethniques. La nouvelle ligne dure de Paris et du parti colonial, qui consiste à ignorer purement et simplement les Kanaks tout comme leurs droits nationaux, rend impossible toute stabilité. Son maintien sur l’île, désormais gouvernée officiellement contre les Kanaks, présuppose pour le gouvernement français de soutenir la domination d’une minorité coloniale de plus en plus marginale numériquement. Représentant déjà 43% de la population de l’île, forte de plus de 115,000 habitants avec une croissance de 15% tous les dix ans, les Kanaks seront majoritaires d’ici la décennie 2030.

Ni la Chine, ni les USA ne pourront accommoder cette réalité. Quoi qu’en pense la clique de Paris, la pression va progressivement monter sous l’effet de l’activisme des indépendantistes canaques. Malgré ses tentatives désespérées, son hypocrisie et ses manoeuvres, la France est finie dans le Pacifique comme elle est déjà finie en Afrique. 

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