ÉDITORIAL – L’Emsav ne soucie pas prioritairement de la société, mais de l’État. L’État est l’instrument suprême et décisif du politique, le politique est la forme active de la volonté d’une communauté humaine, une communauté humaine procède du sang qui l’unit et dont découle l’esprit national.
L’homme breton est aujourd’hui un sujet psychologiquement, culturellement et historiquement aliéné, c’est-à-dire étranger à lui-même, empêché d’être pour lui-même et par lui-même, résultat de l’oeuvre d’assimilation coercitive menée par l’État français. La volonté de l’homme breton est réprimée, à dessein, par l’État français qui le réduit à un rouage docile dans sa propre machine. Toute impulsion vers l’État breton est par nature une impulsion révolutionnaire, de renversement de l’ordre établi, vers l’émancipation de l’homme breton comme plein sujet historique, c’est-à-dire comme homme libre d’être ce que son sang, socle de son esprit, lui commande d’être.
On le voit, la question de l’État breton n’est pas une question administrative, ou de principes démocratiques, comme trop souvent des têtes creuses le répètent, mais une question existentielle : être ou ne pas être !
Le nationalisme breton est l’expression consciente et agissante de cette volonté d’être, la volonté commune vers l’État breton, l’affirmation, contre le diktat de l’étranger, que l’essence de l’homme breton est vivante, qu’elle veut et agit. Cette volonté n’est pas seulement réalisée avec l’État (stad), au sens technique du mot, mais dans la lutte (stourm) pour l’État. Bien avant que l’État breton ne soit matériellement constitué, il existe par l’action d’affirmation des nationalistes bretons, avant-garde de la volonté vers l’État.
Construire l’État breton et le nationalisme breton ne sont qu’une seule et même chose.
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