[HAROZ BROADEL] Edward Woodville est un chevalier anglais, mort pour la Bretagne lors de la guerre d’indépendance. Son exemple de dévouement, outre qu’il témoigne de la grandeur de la Bretagne au point de susciter l’aide d’étrangers pour sa défense, reste une source d’inspiration pour les nationalistes bretons.
À l’été 1487, les troupes françaises entrent à nouveau en Bretagne, enlevant plusieurs places fortes de l’est du duché. Mais cette fois, contrairement à 1472, l’alliance anglaise fait défaut. C’est avec le soutien des Français qu’Henri Tudor a conquis sa couronne, et il n’entend pas les contrarier. Il reste sourd aux appels de détresse de François II, allant jusqu’à interdire à ses sujets de quitter le pays sans sa permission formelle.
Edward Woodville n’admet pas l’abandon des Bretons, qu’il juge indigne, et le fait bruyamment savoir au roi. Celui-ci cependant reste inflexible. Qu’à cela ne tienne, furieux, Edward rentre sur l’île de Wight, y lève une petite armée de 40 chevaliers et 400 hommes du peuple, qui prennent la mer le 20 mai 1488, en direction de la Bretagne.
Armoiries d’Edward Woodville
À Saint-Aubin-du-Cormier, 28 juillet, les Anglais forment l’avant-garde de l’armée ducale. Edward Woodville décide de combattre à pied, aux côtés de ses hommes, afin de fortifier leur courage. La bataille s’engage vers 14 h. Sous la canonnade, l’avant-garde anglo-bretonne progresse en formation de tête de flèche, avec Edward en pointe. Sous la violence du choc, les rangs français, enfoncés, reculent d’une centaine de pas. Mais l’artillerie royale, supérieure à celle de François II, ouvre bientôt une brèche dans le centre breton, et la cavalerie s’y engouffre. L’armée ducale se disloque. Edward, épuisé, est encerclé avec la poignée de survivants de son avant-garde. Les Français lui proposent une reddition contre rançon, mais il refuse. Il est achevé en même temps que le dernier carré de ses fidèles.
Des 440 hommes de l’île Wight qui vinrent se battre pour la Bretagne, un seul dit-on – un adolescent de 14 ans nommé Diccon Cheke – rentra au pays… Les autres gisent à tout jamais à Saint-Aubin-du-Cormier dans les fosses communes creusées à la suite de la bataille.
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