Ephéméride national breton : 7 décembre 1442, couronnement à Rennes du duc François Ier de Bretagne, chef de l’Etat breton

Ephéméride national breton : 7 décembre 1442, couronnement à Rennes du duc François Ier de Bretagne, chef de l’Etat breton

[ISTOR BREIZH] Le 7 décembre 1442, François Ier est couronné duc de Bretagne, à Rennes.

Le couronnement de François Ier de Bretagne eut lieu en 1442, en présence d’une cour brillante. Les sires de Rieux, de Montafilant, de Châteaubriant et de la Hunaudaye étaient au nombre des membres de la haute noblesse nretonne. 

Pendant la messe, le duc, revêtu d’un habit et d’un manteau de pourpre doublés d’hermines, se mit à genoux et l’évêque lui « mit sur la tête un bonnet de velours fourré d’hermines, une couronne enrichie de pierreries, et une épée nue dans la main droite » (Dom Morice. — Tome II, Livre X).

A la suite de la cérémonie eut lieu une procession, le duc marchant sous un dais porté par quatre bacheliers ; au retour à la cathédrale, il fut dit une messe pendant l’offertoire de laquelle, François fut fait chevalier par le connétable de Richemont.

Héritier de la dignité royale des rois de Bretagne, le duc est le chef de l’Etat breton, souverain en tous les domaines : militaire, diplomatique, monétaire.

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En ce 6 décembre 2022, 101 après la naissance de l’Irlande libre, réflexion sur la voie bretonne à suivre

En ce 6 décembre 2022, 101 après la naissance de l’Irlande libre, réflexion sur la voie bretonne à suivre

[PNB] En ce 6 décembre 2022, les patriotes bretons regardent vers l’Irlande qui, il y a 101 ans, proclamait la renaissance de son état, l’Etat libre irlandais, au terme d’une campagne armée de deux années et demi contre l’occupant anglais. Le traité, qui prévoyait la partition de l’île, a laissé l’Irlande du Nord sous occupation britannique jusqu’à aujourd’hui, ce qui provoqua, dès la signature du traité, une guerre civile entre nationalistes qui ne se terminera qu’en 1923 avec la défaite des forces anti-Traité. 

Comme l’évoque Fransez Debauvais lui-même, fondateur de Breiz Atao et du Parti Autonomiste Breton, sans l’exemple irlandais de l’insurrection de 1916 et la guerre d’indépendance de 1919-1921, les nationalistes bretons n’auraient pas formulé leur programme de rupture si nettement dès les années 1920. L’exemple irlandais eut une énorme puissance de suggestion sur les Bretons les plus conscients de leur nationalité. Indubitablement aussi, c’est l’IRA et la figure de Roger Casement qui poussèrent Célestin Lainé à croire en l’action armée clandestine comme méthode victorieuse contre une puissance impérialiste, la France, qui écrasait, et continue d’écraser, notre nation. C’est cet exemple qui le poussa à recréer la base d’une armée nationale bretonne, contre vents et marées. C’est aussi cet exemple qui déboucha sur la formation du Front de Libération de la Bretagne, avec la génération suivante.

Aujourd’hui, toutefois, si l’on ne peut que réaliser le succès politique de l’Irlande, le succès de la révolution irlandaise est en demi-teinte. L’Irlande est devenue ce que l’on peut appeler une néo-colonie du système occidental que rien ne sépare fondamentalement des autres états occidentaux. L’Irlande n’a pas, hélas, retenu les qualités de sa personnalité nationale et s’est amplement dissoute dans la culture globale américano-centrée. Tendance puissamment accélérée par la langue anglaise, dominante en Irlande, et par sa puissante diaspora américaine – 30 millions de personnes – dont le plus éminent membre n’est personne d’autre que l’actuel président américain Joe Biden.

La si catholique Irlande de Saint Patrick, l’évêque breton, s’est déchristianisée à rythme rapide. La légalisation de l’avortement ces dernières années l’illustre parfaitement, portant un coup brutal à une natalité irlandaise déjà en difficulté. Dans le même temps, sommé par le consensus politique socialiste-libéral de suivre le programme bruxellois, le pays devient un comptoir cosmopolite où les sièges sociaux des entreprises internationales se concentrent à Dublin, tandis que l’immigration du tiers-monde est puissamment encouragée pour remplacer les consommateurs et employés de service peu qualifiés que le peuple irlandais, rongé par l’individualisme et le consumérisme, n’offre plus, faute d’enfants.

Une révolution politique est le résultat d’une révolution sociale et culturelle provenant du peuple, instruit et guidé par une poignée de révolutionnaires déterminés. Les révolutionnaires irlandais n’ont pas eu de véritables descendants et l’héroïque épopée de 1916-1921, ainsi que celle d’Irlande du Nord lors des “troubles”, n’a pas empêché à l’Irlande de s’effacer progressivement au même rythme que les autres états occidentaux. 

C’est un enseignement important pour l’Emsav et le Parti National Breton. Bien entendu, l’Irlande reste dans une position infiniment plus enviable que celle des Bretons soumis à la France, en 2022. Ils disposent d’un état, ils ont conscience de former une nation. Toutefois, il s’agit bien de sauver l’essence de la nation et non pas seulement de dupliquer les institutions de l’état occupant sans refonder intégralement l’ordre social sur les valeurs réellement nationalistes que doit porter l’Emsav. L’Irlande, de ce point de vue, reste un état celtique à bâtir, spirituellement, linguistiquement, socialement, tout comme la Bretagne, à ceci près que l’Irlande n’est plus entravée par l’impérialisme anglais et peut, si elle le veut, opérer cette seconde révolution, celle des âmes, pour accoucher de l’Erin de Padrig Pearse.

Humilité toutefois, pour nous Bretons, qui avons manqué de sagesse en ne suivant pas nos héros de l’Emsav avec la même force que nombre d’Irlandais, à partir de 1919. Nous devons nous remettre au travail, conscients de nos erreurs historiques, et hâter l’œuvre de libération de notre vieille terre de Bretagne en réveillant la conscience nationale des Bretons, ou d’une fraction d’entre eux qui puisse, à l’heure cruciale, arracher la patrie de la mort que lui promet la France. Car la France, c’est la mort. En 2022, le Parti National Breton se tient fermement prêt à la lutte pour la liberté de notre nation. Beaucoup de choses se joueront durant cette décennie et prendront un tour décisif durant la décennie suivante. Pour nous, Bretons, 2032 doit être une date cardinale de rupture historique, cinq siècle après le coup d’état de 1532.

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Ephéméride national breton : 6 décembre 2012, disparition de Youenn Kraff, défenseur de la langue bretonne et militant nationaliste

Ephéméride national breton : 6 décembre 2012, disparition de Youenn Kraff, défenseur de la langue bretonne et militant nationaliste

[ISTOR BREIZH] Il y a dix ans, le 6 décembre 2012 disparaît le patriote breton Youenn Kraff.

Adhérent au Parti National Breton dès ses 14 ans (1937), il échappe à la répression anti-bretonne fomentée par les putschistes gaullo-communistes français. De son engagement de jeunesse, il ne déviera jamais.

Bretonnant hors pair, Youenn Craff s’engage avec ferveur dans la défense de la langue bretonne et en devient l’un des principaux promoteurs dans le Pays de Quimperlé où il anime, avec une détermination jamais désarmée, des cours de breton alors que l’enseignement de la langue est encore, à cette époque, très activement interdite à l’école par l’Etat français.

Catholique convaincu dans la tradition de Feizh ha Breizh, il promeut dès la fin des années 1950 la mémoire et l’action de l’Abbé Yann-Vari Perrot, mort pour la Bretagne, dans le cadre de l’Unvaniezh Koad Kev dont il devient la figure principale à la fin des années 1970. On lui doit d’ailleurs une histoire de cet engagement pour l’Abbé, “Unvaniezh Koad Kev, points d’histoire“. 

Youenn Craff, fidèle à son patriotisme breton sans concession, est également un vétéran du Front de Libération de la Bretagne.

Nature de celte intégrale, simple et facétieux, têtu comme un Breton, le vert clair perçant de son regard qui exprime une intelligence rapide, Youenn Craff incarne la chaîne militante de l’ombre qui, sans l’éclat des honneurs d’une époque célébrant les faussetés et dans les difficultés les plus extrêmes d’une guerre à la Bretagne menée à cent contre un, a permis, avec d’autres ouvriers méconnus de l’Emsav, le maintien de la flamme patriotique sans laquelle, face à la haine française, rien ne subsisterait de Breizh en ce 21e siècle. Le combat se poursuit et les Bretons doivent savoir à qui ils le doivent.

Breton, souviens-toi !

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Mouezh ar Vroad, la voie des patriotes bretons (2ème épisode, décembre 2022)

Mouezh ar Vroad, la voie des patriotes bretons (2ème épisode, décembre 2022)

[MOUEZH AR VROAD] Voici le deuxième numéro de Mouez ar Vroad, la voie des patriotes bretons, pour ce mois de décembre 2022. Partagez-en le lien (ci-dessous) avec vos amis !

Chaque mois, le Parti National Breton – Strollad Broadel Breizh propose à nos compatriotes une discussion libre sur les questions d’intérêt qui se posent à notre peuple !

Le programme :

00:00 : Générique
00:41 : Introduction
01:24 : Actualités : Etat des lieux énergétique
09:53 : Pause Musicale : Nerzh (Bagad Kemper & Red Cardell)
16:40 : Politique : Agir localement pour notre autonomie économique
28:22 : Karantez Vro (Anjela Duval)
31:23 : Petite histoire économique de Bretagne
46:30 : Conclusion
47:34 : Générique

Si vous souhaitez réagir, vous pouvez nous écrire ici :

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Ephéméride national breton : 5 décembre 1791, Armand de la Rouërie signe le manifeste fondateur de l’autonomisme breton

Ephéméride national breton : 5 décembre 1791, Armand de la Rouërie signe le manifeste fondateur de l’autonomisme breton

[ISTOR BREIZH] Le 5 décembre 1791, Armand Tuffin de la Rouërie signe le manifeste de l’Association bretonne, premier parti autonomiste de l’histoire moderne de la Bretagne.

Armand, héros de la guerre d’indépendance américaine, général de brigade dans l’armée des Etats-Unis et ami personnel de George Washington, met alors secrètement en place les bases militaires de l’insurrection bretonne visant à restaurer le parlement national de la Bretagne, garant des droits de la patrie, après son abolition unilatérale et illégale par les révolutionnaires français, en août précédent.

En quelques mois, face à la révolution française, Armand de la Rouërie pose dialectiquement, et de manière décisive, les bases idéologiques et politiques de l’autonomisme breton dans une perspective traditionnaliste. Il pose également les bases de l’articulation entre autonomisme politique et insurrection armée.

S’il meurt en janvier 1793, avant le déclenchement de l’insurrection bretonne contre le régime républicain français, il a, en deux ans (1791-1793), structuré la base de ce qui deviendra l’Emsav via les acquis politiques et théoriques du régionalisme formulé au 19ème siècle. Si Jord Kadoudal sera l’homme d’action après sa disparition, le Colonel Armand est bien le penseur et l’organisateur d’un mouvement aux implications historiques cruciales pour la Bretagne. Il doit être tenu à ce titre pour le premier père fondateur de l’Emsav.

Breton, souviens-toi !

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Doctrine du nationalisme breton : Fransez Debauvais, père fondateur de la nation bretonne moderne (Chapitre 2)

Doctrine du nationalisme breton : Fransez Debauvais, père fondateur de la nation bretonne moderne (Chapitre 2)

[PNB] Le Parti National Breton poursuit la publication du portrait et de l’action de Fransez Debauvais, père fondateur de la nation bretonne moderne. Il s’agit d’un travail essentiel de formation politique. Chaque militant, chaque sympathisant, chaque patriote breton doit connaître et comprendre la tradition de l’Emsav, comment cette tradition s’est formée historiquement pour accoucher de la conscience nationale en action, et à qui ils le doivent. Les Bretons doivent à Fransez Debauvais, par son action et sa pensée, plus qu’à tout autre, la constitution de cette conscience. Sans Fransez Debauvais, Breiz Atao n’aurait pas pu avoir la profondeur de pénétration qu’il a eu et a encore, comme capital historique agissant, et l’Emsaver doit parfaitement le comprendre. Ce portrait, paru dans Ar Vro Gwirionez, en 1961, illustre toute la force d’un homme ayant consacré sa vie à un seul but : la liberté de la nation bretonne. Il permet aussi de comprendre que les acquis historiques de l’Emsav, à partir de 1919, l’ont été contre un vaste cartel politico-médiatique au service de Paris et de l’Etat français et qu’en dépit de l’extraordinaire disproportion des forces, Fransez Debauvais, guidé par une volonté de fer, a invariablement fait face aux attaques féroces des Français et de leurs agents. Les nationalistes bretons du 21e siècle affrontent des circonstances nouvelles auxquelles ils doivent répondre à la lumière de leur époque, mais sans perdre la chaîne historique qui constitue l’Emsav. Il n’y a pas de génération spontanée, leurs bras sont le prolongement actuel d’une pensée dont le créateur, certes avec d’autres, car le nationalisme n’est pas une aventure solitaire, est Fransez Debauvais. C’est en fidélité d’esprit avec les pères fondateurs que le Parti National Breton présente l’homme à qui la nation doit tant.

Dans son premier numéro de l’année 1935, Breiz Atao fait le point :

« Le soleil pâle de l’an nouveau se lève sur notre vieille terre bretonne. Encore une année de lutte qui s’achève pour allonger derrière nous tes annales de notre effort ! Les jeunes gens de 1919 sont devenus des hommes. Mais d’autres jeunes gens sont venus depuis, plus nombreux, plus instruits des choses de leur pays, et surtout mieux armés le détendre et le conduire. Ceux qui parlent da relèvement breton comme d’une tentative stérile et comme d’un « mouvement immobile » ferment volontairement les yeux sur les résultats prodigieux de nos seize années de travail. Rarement, on peut même dire jamais, aucun mouvement de réveil national n’a, comme le nôtre, en si peu de temps, réussi à modifier aussi profondément que nous l’avons fait l’âme peuple. Aucun n’a, en seize ans, bâti une doctrine politique d’affranchissement et jeté les bases d’une culture nationale, fixé une langue et donné naissance à une littérature renouvelée. Aucun, en quelques années, n’est passé des rêves imprécis des poètes aux dramatiques réalisations des sociétés secrètes. Ces considérations doivent nous remplir de fierté et de confiance. Ceux qui se plaignent de la prétendue maigreur des résultats obtenus ne se font aucune idée des choses. Voudraient-ils voir en 1935 des bataillons autonomistes défiler dans les rues, alors qu’en 1915 il n’existait peut-être pas dix Bretons assez conscients de leur personnalité nationale pour mettre en doute la légimité des services militaires qu’ils rendaient à ta France ? En réalité. le mouvement breton progresse aussi vite qu’il peut le faire sans danger. Déjà la distance qui sépare la jeune génération de celle qui, il y a trente ans, a mené de son mieux le bon combat, se met à ressembler à un fossé. La Bretagne, qui a besoin de tous ses fils, n’a aucun intérêt à ce que ce fossé s’élargisse. Pour que les anciens maintiennent le contact, pour que le peuple suive, il ne faut pas prétendre, en Bretagne, faire en vingt ans ce que les Flamands ont tait en cent ans et les Tchèques en deux cents ans. Le mouvement breton marche, et marche bien, un certain travail de classement des idées, des programmes et des personnalités s’est accompli depuis 1932. Nous arrivons à une sorte de stabilisation des groupes : nationalistes purs, fédéralistes, régionalistes, catholiques, laics, défenseurs de la langue en dehors de toute politique, releveurs des arts bretons, tous s’efforcent sur leur terrain particulier et avec leurs méthodes propres à atteindre les buts qu’ils se sont fixés. Nous avons ici assez conscience des intérêts supérieurs de la Bretagne. Nous nous sentons assez sûrs, assez torts pour envisager cet état de choses avec sérénité, et même nous en rejouir. Le relèvement de la Bretagne sera sans doute stimulé, conduit, pris en main par une minorité d’élites, capable et fanatisée. Mais il sera l’œuvre de tous les Bretons, de tous les bons Bretons, directement ou indirectement. Chacun de ceux qui sent dans sa poitrine un cœur breton, sans plus, fera sa pierre à l’édifice. Car, malgré nos divergences, nous sommes tous solidaires. Tous nous aimons ta Bretagne passionnément ; tous nous sommes prêts à lui sacrifier quelque chose. Et si. par malheur, l’aveuglement des passions partisanes nous taisait oublier que nous sommes les soldats d’une même cause, l’adversaire se chargerait bientôt de nous le rappeler. A ses yeux, il n’est ni régionalistes, ni fédéralistes, ni séparatistes, ni blancs, ni bleus, ni rouges, ni jeunes, ni vieux, il n’est que des sales caboches de Bretons qui ne veulent pas s’incliner… II n’est, comme le dit la voix populaire, que des “Breiz Atao !”.”

La politique fondamentale du P. N. B. va rester la « politique irlandaise L’exemple du « premier peuple celte à avoir recouvré sa liberté ne pouvait manquer d’inspirer les patriotes des nations-sœurs et B. A. célèbre l’anniversaire de l’insurrection de 1916 avec autant de piété et de flamme que les vétérans qui défilent. à Dublin, devant le General Post Office pour les cérémonies du Lundi de Pâques. Le numéro spécial de B. A. du 12 mai 1935 (no 223). imprimé sur six pages et totalement consacré à l’exemple irlandais, contient, sous le titre Commandements de Pâques, un texte signé J. La B.. qui indique la voie que suivra, sans désemparer, le mouvement des années d’avant-guerre. Il doit être largement cité :

« Il faut, dès à présent, songer où peut nous mener Breiz Atao. Aucun peuple n’est parvenu à se débarrasser de la domination étrangère sans souffrances et sans morts. La valeur de la foi patriotique d un homme se mesure à sa volonté de sacrifice. Le mouvement breton a longtemps piétiné parce qu’il jamais eu recours aux actes de courage libérateurs. La semaine de Pâques 1916 a tait en Irlande la rupture morale nécessaire. Le mouvement breton a trop longtemps reculé devant les ruptures morales nécessaires. Que vaut donc notre cause ? Où sont nos procès, nos prisons, nos blessures ? De toutes les leçons dont nous avons besoin en Bretagne, les leçons de courage nous font le plus défaut. Le premier bonheur, pour un peuple, c’est la liberté nationale, elle vaut d’être payée. La peur ne mène a aucune victoire. L’idée de mourir pour la Bretagne doit nous être aussi familière qu’à d’autres celle de mourir pour la France, l’Italie ou l’Irlande, un certain état d’esprit doit naitre chez nous, très élevé, très pur, très ardent, très mystique. Nous nous lèverons pour détendre nos métiers et nos champs. Mais nous risquerons le principal dans une autre pensée. On offre sa vie par amour ou par orgueil. jamais par intérêt. Il nous est égal de passer pour des tous, des criminels auprés de rieux hommes lâches qui sous le couvert de l’Etat organisent er inutiles massacres de jeunes gens. Notre devoir est de préparer le peuple breton aux événements inévitables. Il n’y a ni une année, ni une heure à perdre, si nous ne voulons pas qu’un jour se renouvelle la honte de 1914. Les Irlandais, de 1916 à 1922, ont payé leur indépendance d’un millier de morts. Les Bretons ont payé avec deux cent quarante mille cadavres le renouvellement de leur bail de servitude. Qui sont les fous ? Qui sont les sages ? Et le peuple breton nous suivra parce que nous savons ce que nous voulons. On a dit asse: aux Bretons que leur pays se mettrait et que c’était dommage. Ils le savent très bien, jusque dans la dernière chaumière. C’est un plan d’action qui les intéresse, un but idéal n’est jamais qu’un beau rêve. Le sérieux du mouvement breton réside uniquement dans les possibilités de réalisation qu’il offre. Nous. nous avons tout pesé, tout examiné, nous offrons une voie, le peuple le sent bien. Les notions de droit et de justice ne sont que des clauses de style quand elles ne sont pas appuyées sur la force. Le peuple rit des « modérés » qui comptent sur la moralité des états pour obtenir justice. Notre seul argument valable est la force. Si nous ne pouvons disposer de la force, nous comptons pour rien. Si. disposant de la force, nous assurons notre adversaire que. quoiqu’il arrive, nous ne tirerons jamais un coup de fusil, c’est comme si nous lui disions ; ne cédez rien. vous ne courez aucun danger. Seule une préparation visible et réelle à l’action de force peut donner un poids à la menace que nous représentons. Seules, en tin de compte, les grenades et les balles ont fourni aux Irlandais l’état, c’est-à-dire le moyen de sauver leur langue et d’organiser leur vie nationale. Il ne s’agit pas de nous soulever demain, ou après-demain, mais de savoir clairement où nous allons. De ne pas nous tromper nous-mêmes. Il s’agit d’étre prêts et d’inspirer confiance au peuple, parce qu’il nous sentira prêts. Et nous triompherons. Nous triompherons parce que nous serons toujours les plus forts en Bretagne, tant qu’il n’y aura pas au moins 3,300,000 Français installés sur notre sol à côté des 3,300,000 Bretons. Nous triompherons. parce que nous avons retrouvé le sens de la mission héroïque de notre race. »

On ne peut être plus clair.

En Octobre. P. G. annonce dans B. A. qu’une section de Bagadoù-Stourm sera créée pendant l’hiver à Rennes, et le 29 décembre le journal fait connaitre que la section vient de faire sa première sortie d’entraînement dans la campagne rennaise.

Il est évident que l’action nationaliste ne pouvait manquer de mettre bien des personnes, officielles ou non, en émoi, une campagne de presse va bientôt être déclenchée contre B. A.. dont les deux principaux protagonistes seront les journaux rennais La Province et Les Nouvelles Rennaises. La Province, journal de droite dirigé par Delahaye, affiche des sympathies royalistes, tandis que Les Nouvelles Rennaises,
dirigées par Etienne Nicol, sont laïques et républicaines, mais toutes deux se retrouvent côte à côte pour lutter contre les autonomistes. Il faut d’ailleurs dire que M. Delahaye ne se décida à passer à l’attaque que lorsque tous ses efforts pour embarquer les nationalistes dans la galère provincialiste de la Restauration eurent échoué : B. A. parlera même de ses premières attaques comme de la « fin d’une encombrante sympathie (17 février 1935)”. L’occasion. sinon la raison. de la campagne fut l’affaire du Monument. On sait que le 7 août 1932. Gwenn-ha-Du avait fait sauter le monument qui, dans la niche de l’Hôtel de Ville, prétendait célébrer l’ Union de la Bretagne à la France attentat dont Breiz Atao faisait célébrer, et continuera à faire célébrer, l’anniversaire par des feux de joie sur les sommets de Bretagne. Au début de 1935, à l’instigation, dit B. A., des services officiels, certains membres de la municipalité rennaise se mirent en tête de refaire un monument et firent attribuer une subvention de francs, pour études. à l’auteur du bronze détruit. Jean Boucher : Breiz Atao dit clairement ce qui allait se passer : « Peut-être (le monument) pourra-t-il étre inauguré. Peut-étre pourra-t-il demeurer quelque temps. mais nous savons que tout monument de l’union, fût-il gardé de jour et de nuit par une garde armée, sera détruit. Il est encore temps pour le Gouvernement français et pour la Municipalité de Rennes de ne pas transformer la place de l’Hôtel de Ville en camp retranché. »

Ce fut alors que La Province et Les Nouvelles Rennaises lancèrent une campagne qui ne devait cesser qu’avec l’interdiction de B. A.. et encore ! — campagne d’une violence inouïe qui ne reculait devant rien : La Province n’écrivait-elle pas que Breiz Atao aurait la pensée folle de rattacher la Bretagne l’Allemagne, comme la Sarre » (février 35). Car le trait distinctif de cette campagne fut bien qu’elle se refusa toujours à discuter honnêtement et sérieusement de la position nationaliste, mais n’eut d’autre but, ni d’autres moyens, que de représenter les nationalistes comme d’infâmes traitres vendus à une puissance étrangère. La sollicitude des services préfectoraux de M. Bodénan fait que la campagne s’étend et s’amplifie : Le Nouvelliste, le journal catholique imprimé à
Rennes, y va de son petit couplet sur les agents de l’Allemagne (mars), puis les ténors de la “grande presse” s’en mêlent : Marianne, Le Miroir du Monde, Le Temps avec Wladimir d’Ormesson ; M. Bouilloux-Lafont, dans son journal Le Finistère, ne souffre d’ailleurs pas d’être en reste, pas plus que La Dépêche de Brest avec M. Dupouy. Les attaques sont d’une telle violence que Debauvais, répondant à un article de E. Nicol, peut déclarer (29 mars 35) qu’il ne s’agit rien moins que d’un “appel à l’assassinat”. Puis les services de police interviennent : en Octobre la vente de B. A. est interdite à Paris sur la voie publique et le journal, noté parmi les publications…pornographiques, est également interdit dans les bibliothèques des gares : les vendeurs de B. A. à la criée se voient menacés de sévices. Dans le 6e arrondissement. il y a même une interdiction de vente et d’exposition dans tous les dépôts de journaux. La gendarmerie, en Bretagne, intervient pour empêcher des réunions publiques et en décembre. au projet de loi contre les Ligues, on adjoint une phrase réprimant les « atteintes à l’intégrité du territoire national phrase qui n’est évidemment pas faite pour les ligues, quelles qu’elles soient ! En février 36, la vente, distribution, etc…. de B. A. sont interdites au Maroc par le Commandant des troupes françaises, le général d’armée Corap, auquel il fut évidemment plus facile de chasser un journal autonomiste des kiosques marocains que d’arrêter les Allemands à Sedan en 1940 : c’est en effet ce même général Corap qui fut relevé de son commandement en pleine bataille (15 mai 1940) et publiquement flétri par M. Paul Reynaud au Sénat (21 mai).

Rien ne peut blesser autant les leaders nationalistes que ces accusations de trahison qu’on leur jette au visage, eux dont toute la vie, dont toute la lutte au milieu d’une atroce pauvreté, sont inspirées par une loyauté sans défaillance, par le patriotisme le plus pur. Que des journalistes « alimentaires » les salissent ainsi, peut, au fond, leur chaut : ce qui leur fait mal c’est que des Bretons, de ces Bretons auxquels ils sacrifient leur vie, puissent, de bonne foi, penser d’eux qu’ils sont des traitres, et non pas les plus fidèles des hommes. Brython, inspiré par le calvaire de Roger Casement, aura. pour les drames qui viennent, un très beau poème ( 12 mai 1935) :

Roger Casement

LE FELON

Dédié à la mémoire de Roger Casement, héros de l’indépendance irlandaise, pendu comme traitre par les Anglais.

La mer en s’en allant
M’a laissé sur le sable.
Par devant moi, nuit,
Le vent,
Et les trous noirs des fusils.
Je suis le grand félon porté par les flots gris.
Je n’aurai ni mon heure, ni mon jour.
J’ai choisi de tomber comme un chien qu’on abat.
Mon corps dans les orties, les ronces, et soUs les mouches.
Après, un tas de sable jaune, avec une croix de bois sans nom.
Il n’y aura pas de fleurs, jamais.
Et ma mère ne viendra pas.
Mes pieds RUS sur le sable froid
Comme le ciment qui m’attend, derrière la grille,
Où de mes plaies tombera goutte goutte
Mon sang,
Quand je lirai ma joie
Dans Vaube rouge de mes yeux clos.
Seul, face au fer, j’ai lancé mon cri d’homme traqué.
Béte acculée.
J’ai des frères : ils ont chanté pour ne pas m’entendre
Et mis leur tête entre leurs mains.

Cherchez dans les taillis avec vos lanternes,
Battez les branches de vos fusils,
Tirez !
D’autres viendront, portés par les flots gris,
Et mettront leurs pieds nus sur le sable,
Pour tomber eux aussi.
Tout est fini.
Mon corps est allé à la terre.
On se donnera bien du mal pour en retrouver les débris,
Dans des tamis,
Plus tard, quand on viendra le chercher avec des drapeaux
Et des fanfares.
La gloire !

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Le Parti National Breton dénonce les opportunistes Viala, possédants de Kerlouan qui défiscalisent en hébergeant des migrants d’abord !

Le Parti National Breton dénonce les opportunistes Viala, possédants de Kerlouan qui défiscalisent en hébergeant des migrants d’abord !

[PNB] La jeunesse bretonne souffre de nombreux maux qui peuvent tous se résumer en un mot : la dépossession. 

Le dernier exemple, exalté par les médias Ouest-France et Le Télégramme, médias de la bourgeoisie française, le démontre. On apprend que le couple Viala, possédants confortablement installés à Kerlouan, sur les magnifiques côtes du Léon, engrange les profits en défiscalisant en louant aux colons afro-musulmans d’abord.

Ouest-France :

C’est un bel appartement. Propre et fonctionnel. Spacieux et bien entretenu. Siddig Abdallah, Soudanais d’une trentaine d’années, est assis dans un fauteuil. Il parle un français approximatif. Mais c’est un pas de géant par rapport à l’été 2017, lorsqu’il est arrivé à Kerlaz (Finistère) avec d’autres migrants. Siddig épelle parfaitement son prénom et son nom. Il récolte ce qu’il a semé durant les cours de français, à la maison pour tous de Penhars, à Quimper (Finistère).

« En consentant une baisse de loyer de 15 à 45 %, le propriétaire obtient une réduction d’impôts de 25 à 65 %, détaille Claude Le Garo. Chaque locataire touche l’allocation logement et nous règle le reste du loyer, que nous versons ensuite au propriétaire. Nous assurons le suivi, des visites régulières et l’entretien. Nous soutenons le locataire. Le propriétaire a la garantie de toucher son loyer, et ce sans carence locative. »

C’est l’obscénité d’un monde, d’une société qui nous éclate au visage. Pendant que les fiers privilégiés Viala, établis à Kerlouan, profitent du patrimoine accumulé après un demi-siècle d’endettement et d’inflation, ils maximalisent leurs rentes en défiscalisant sur le dos des jeunes Bretons, grâce au dumping migratoire organisé par le patronat et l’Etat français à coup de primes fiscales, elles aussi ponctionnées sur les jeunes Bretons.

Kerlouan

C’est écœurant et injuste, c’est également ce pourquoi le Parti National Breton combat. La jeunesse bretonne doit se révolter, non seulement contre cette colonisation de peuplement étrangère – hostile par construction – imposée par l’Etat français en Bretagne, mais aussi, et en fait surtout, contre une bourgeoisie acculturée, dénuée de scrupules, qui crée les conditions d’une destruction pure et simple de notre pays et de notre peuple pour se remplir un peu plus les poches, quitte à plonger les générations bretonnes futures dans le chaos interethnique dont nous voyons déjà les effets dans l’Hexagone.

La Bretagne est devenue malade de l’individualisme et de l’appât du gain, ce virus du chacun pour soi qui divise les Bretons qui devraient pourtant être des frères. Cela doit changer et ne changera que par le réveil nationaliste. Contre ceux qui veulent vendre notre patrie à la découpe, le Parti National Breton défend l’exclusivité bretonne pour le logement, afin de protéger le plus modeste de la communauté bretonne de ceux qui, sans la protection de tous, devient du gibier facile. Chaque Breton lucide peut voir à quel point ce principe, résumé par notre slogan “La Bretagne aux Bretons”, est une urgente nécessité.

Le Parti National Breton combat sur ce thème depuis les premiers jours de son engagement et il ne cessera de lutter pour que les Bretons redeviennent les maîtres de leur terre, tout à la fois contre l’état colonial français, mais aussi contre son parti, le parti de l’étranger, le parti des opportunistes, des profiteurs, des vendus qui exprime, sans aucune retenue, ses sentiments antinationaux, son avarice, son besoin de trahir.

Face aux puissants, face à l’Etat français, le Parti National Breton combat pour tous les Bretons, y compris les plus démunis, et le fera jusqu’au bout, parce qu’ils sont notre peuple.

Breizh Atav !

Le Kuzul Meur du Parti National Breton

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Doctrine du nationalisme breton : Fransez Debauvais, père fondateur de la nation bretonne moderne

Doctrine du nationalisme breton : Fransez Debauvais, père fondateur de la nation bretonne moderne

[PNB] Le Parti National Breton, fondé en 2021, n’est pas le fruit d’une anomalie ou du hasard, il doit être, il est le porteur d’une tradition nationaliste qui, hélas, avait été effacée pendant près de 50 ans par deux influences françaises, également toxiques et mortifères : le régionalisme et le marxisme, lesquels, en pratique, subordonnent Breizh, la nation bretonne, à la société française et à ses conceptions, préjugés et erreurs. Cette tradition est celle du nationalisme, de Breizh pour elle-même, par opposition à la Bretagne sous conditions. Nous voyons ainsi, dans ce droit fil de la colonisation française et de l’alignement régressif sur la société française portés par certains acteurs, qu’il faudrait servir la Bretagne, certes, mais dans le cadre français et surtout, “à gauche”, laquelle a d’ailleurs amorcé un spectaculaire déclin. Le nationalisme breton ne voit pas dans chaque Breton un partisan, de gauche ou de droite, il voit dans chacun d’entre eux un compatriote qui peut, s’il acquiert la pleine conscience de sa nationalité, servir notre vieille Bretagne du mieux de ses capacités. C’est ce qu’a très tôt proclamé le nationalisme breton organisé, tout d’abord en 1911 avec le Parti Nationaliste Breton, puis, en 1927, le Parti Autonomiste Breton et enfin, à partir de 1931, le Parti National Breton. Cette solide tradition nationaliste ne peut, ni ne doit être oubliée car sans elle, il ne peut y avoir de réveil de la nation bretonne. Autrement dit, les Bretons ne peuvent échapper à leurs pères fondateurs. 

Parmi les pères fondateurs de la nation, Fransez Debauvais est indubitablement l’une des figures, sinon la figure la plus éminente. Sans Fransez Debauvais et son activisme sacrificiel, la nation bretonne n’aurait pas pu formuler les bases de son idée nationale dans les faits. Les Bretons en seraient restés aux vieilleries pittoresques de carte postale et à la Paimpolaise. Lorsqu’un phraseur qui se prétend de l’Emsav – ils ne le sont jamais – ose s’en prendre, à 80 ans de distance et seulement en mots, à des hommes tels que Debauvais, il faut toujours se demander : “Mais lui, qu’a-t-il fait de si décisif pour notre patrie qui lui permette de toiser impudemment le père de l’activisme nationaliste ? Qu’apporte-t-il à la table de l’histoire de la Bretagne ?”. La réponse est invariablement la même : rien, le néant. Que celui qui tente de mordre les talons du vieux chef breton soit remis à sa place, sans manière, par les nationalistes, ramené à son insignifiance verbeuse, car, à travers ces attaques, c’est de la tradition nationaliste elle-même qui est attaquée, tradition sans laquelle il n’y aurait pas de question nationale pour commencer.

L’article qui suit est la première partie d’un portrait paru en 1959 dans Ar Vro Gwirionez, revue d’études bretonne, qui donne l’éclairage nécessaire sur la personnalité héroïque du fondateur de nation qu’est Fransez Debauvais, figure dans les pas de laquelle, un siècle plus tard, le Parti National Breton poursuit l’action nationaliste, avec la conscience du capital historique dont il est l’héritier et le reformulateur obligé, au 21e siècle. Il ne s’agit pas de nostalgie, mais de transmettre la plus longue histoire du nationalisme breton en action.

De tous les serviteurs de la Bretagne — de tous ceux qui consacrèrent à la Bretagne chaque minute de leur vie et surent encore. tout simplement mourir pour elle — Fransez DEBAUVAIS restera parmi les meilleurs, et sur la tapisserie parfois terne de notre histoire. la figure de cet humble enfant du peuple breton se détachera toujours dans un rayonnement extraordinairement pur : car si d’autres eurent peut-être plus de talent. ou plus de chance que lui, peu eurent autant d’abnégation et aussi loin le sacrifice d’eux-mêmes. Et c’est cela que, parmi les héros de notre nation, Fransez Debauvais restera, aussi longtemps qu•il y aura des Bretons en Bretagne. l’un des plus grands.

On a parfois reproché au mouvement breton d’avoir été enfanté par une romantique en mal de renouvellement. Frafisez Debauvais. fondateur et président du Parti National Breton, était un fils du peuple. Il était né à Rennes, le 31 janvier 1903. dans la populaire et populeuse rue Saint- Malo. la rue Haute comme il aimait à dire dans son parler vieux-Rennais. rue des marchandes de galettes et de gros pâté. où la langue avait, et a toujours. son inimitable accent et son incomparable saveur. Son père. trés simple. était préparateur en pharmacie, chez un qui. a vrai dire. passait une txmne part de son temps à versifier. et dont il n’est pas exclu que les bretonnes compositions aient pu influencer le jeune Debauvais. tant il vrai que les voies du Seigneur sont multiples et mystérieuses. Sa mère déballait c’est-à-dire qu’elle vendait tissus et dentelles sur les places publiques. et Debauvais, qui très tôt quitta l’école. fit avec elle les marchés de la région, jusqu’à Janzé et Châteaugiron.

Qu’est-ce qui attira Debauvais à la Bretagne ? L’école ? La rue d Ech n était ni meilleure ni pire qu’une autre. mais ce n’est assurément pas là qu’on préchait le nationalisme. Les lectures ? Il est certain que les romans de Paul Féval eurent sur lui beaucoup d’influence, mais est-ce assez décider d’une vie ? Peut-étre tout simplement cet atavisme qui faisait dire, quelque trente ans plus tard, à O. Mordrel, s’adressant au Tribunal de Rennes, qu’il y aura chez nous des rebelles tant qu’il y aura des landes et des pommiers — et aussi sans doute ce commerce quotidien et intime avec le petit peuple de la rue de Brest ou de la rue Saint-Mab. et des campagnes argileuses du pays rennais.

C’est, paradoxalement, en pleine Grande Guerre, en pleine gloire de la Marne et de Verdun, à une époque où la presse et la chaire étaient au quotidien service d’un français exacerbé, que Fransez Debauvais, solitaire et isolé de tout groupuscule breton, trouva le chemin de la Bretagne et se mit à rêver qu’un jour pourrait lui être rendue cette indépendance dont on lui avait depuis longtemps caché qu’elle eut été sienne. De temps à autre il osait livrer à ses camarades le secret de ses pensées : ceux-ci ecarquillant les yeux sans comprendre. Sans comprendre ? Qui sait ? plus d’une fois que, du fond de ces venelles rennaises ou les langes des gosses séchaient sur une ficelie tendue au-dessus d’un toit, d’une fenêtre à l’autre, venus vers Breiz Atao ses militants les plus ardents et les plus décidés.

En avril 1916 c’est le soulèvement irlandais. La presse — il faut relire les journaux — se déchaine contre « ces traitres à la solde de l’Allemagne qui osent frapper dans le dos, etc., etc.. Mais Dehauvais n’est pas de ceux qui se laissent mener, même par le quotidien d’information du matin : c’est un meneur. Et, à la nuit tombante, il s’en va placarder sur les murs de la capitale endormie son cri de patriote breton : « Vive l’Irlande : protestation que les gens sages trouveront d’une ridicule inefficacité — d’une ridicule inefficience, pour utiliser un terme à la mode — mais protestation qui, symboliquement, l’unité du monde celtique et la primauté, pour la Celtie, de ses problèmes, et montrait, et allait montrer. une fois de plus, que le sang des martyrs n’est jamais versé en vain.

Vingt ans plus tard. lui-même rappelait —dans Breiz Atao (12 mai 1936) : “C’était pendant la guerre. Mes sentiments de Breton séparatistes étaient à rude épreuve. Dans mon âme d’enfant, je sentais que la Bretagne était en train de perdre une grande occasion. J’attendais de l’lrlande un geste que mon pays ne faire. Sans réfléchir je sentais que l’lrlande, elle, ne manquerait l’occasion. Je guettais dans les journaux la moindre nouvelle la concernant. Un jour je lus qu’un bateau allemand — c’était l’Aud — avait éte depisté par les Anglais. C’était trois avant jour avant Pâques. Alors je fus certain que l’Irlande allait se soulever. Je le dis à mon père qui n’y attacha aucune importance. Mais moi, chaque jour, j’attends la nouvelle du soulèvement. Ce jour vint. Le Mardi de Pâques les journaux apprirent au monde qu’une révolte avait éclaté à Dublin. J’étais heureux. J’aurais voulu pouvoir crier ma fraternité pur les Irlandais et avec eux. La guerre, elle n’était plus à Reims ou à Arras, mais à Dublin.

« Manifester mes sentiments ! J’écrivis alors sur quelques papiers blancs, avec une petite machine écrire d enfant, ces mots : VIVE L’IRLANDE, que je collai ensuite sur un mur de la ville. Quelques jours après, le rêve était brisé, les insurgés battus, mais il y avait au moins un jeune Breton qui avait compris la leçon. Les cloches de l’armistice tendirent à la Bretagne ceux de ses fils qui n’étaient pas tombés entre I’Yser et Belfort. Ils rentraient dans un pays — au point de vue breton — totalement vide. Le premier Parti National, créé en 1911, avait disparu. Les journaux, les revues d’inspiration plus ou moins nationalistes s’étaient tus, presque tous. Il ne restait pratiquement rien. C’était le désert. Et c’est au milieu de ce désert que le 17 septembre 1918, dans cette vieille ville entêtée de Rennes, une poignée de jeunes garçons en culotte courte relèvent le gant et reprennent le combat en fondant le Groupe Régionaliste Breton dont lob de Roincé assure la présidence. Et c’est janvier de l’année suivante que parait le premier numéro d’un périodique dont le titre, tout un programme, deviendra vite un cri de ralliement : Breiz Atao ! (Bretagne toujours ! C’est Morvan Marchal qui fait marcher le journal. Autour de lui se freffent de jeunes talents : de Roincé, déjà nommé, Mordrel. Bricler. Desc’hard, Basset, Drezen, Monot et bien d’autres étudiants comme eux : le mouvement breton de l’époque moderne est lancé. Il eût, certes, des débuts modestes : le capital initial montait à 7 francs 50 (Congrès du P.A.B.. Rennes 1929). Mais le vrai capital n’était d’argent : il était d’idées. d’abnégation, de patriotisme et d’enthousiasme. Dès la fin de l’année (décembre 1919), une section de jeunes — de plus jeunes devrait-on dire — Unvaniez Yaouankiz Vreizh, est formée, et l’un de ses membres, qui devait devenir plus tard célèbre sous le nom de (Jeanne Coroller) Danio et tomber pour la Bretagne au champ d’honneur, met en chantier une Histoire de Bretagne, qu’illustrera Jeanne Malivel et qui sera le bréviaire du patriotisme de toute une génération. Et de Rennes, la vieille citadelle haute-bretonne, s’élève en faveur de la langue nationale une protestation qui ne faiblira jamais. En douze mois c’est vraiment du beau travail qui a été fait et le bon Tiercelin, dans sa poétique Hermine de Bretagne, ne manque pas de signaler à ses lecteurs – en termes tort sympathiques – l’existence du G. R. B. : “Bien qu’il n’ait tenu de Congrès, écrit Tiercelin, il me parait juste de signaler le Groupe Régtonaliste Breton, parce que cette organisation fera parler d’elle un jour. Dès maintenant les grandes lignes de sa propagande sont tracées : conserver à la Bretagne sa nationalité en intensifiant chez les Bretons le sentiment national ; intensifier ce sentiment par une propagande à la fois sur la Langue, le Costume et l’ Histoire ; retourner au génie celtique. seul compatible avec notre nationalité.

Tiercelin, en terminant, mettait ces jeunes gens en garde contre les outrances. II n’en avait pas besoin. Ils n’étaient partis au combat amour de la bagarre ou scandaliser le bourgeois. Ils étaient régionalistes — politiquement du moins — et voulaient, espéraient obtenir de la France ce qu’il fallait de liberté pour que la Bretagne ne meure pas. Donner à la nationalité bretonne, disait B. A. dans son no 3, “son plein développement, décentraliser, sera le plus sûr d’éviter que la Bretagne devienne pour notre chère patrie française une Irlande et une Vendée.” Si leur action prit une autre tournure, ce n’est pas eux qu’il faut incriminer, car il faut nécessairement être deux à vouloir pour s’entendre. Mais bientôt ces termes de “Breiz Digabestr”, de “Bretagne Libre”,qui donnaient aux gentils poètes de l’équipe de Tiercelin de bien agréables rimes, allaient devenir pour ces jeunes hommes devant lesquels l’avenir s’ouvrait des raisons de vivre – et de mourir !

Cest en janvier 1920 que Debauvais publie son premier article : dix-sept ans, il commençait jeune. Mais déjà. dans ces premières lignes. on voit pindre l’homme : « Les Bretons ddvent entreprendre la sauvegarde de leur patrimoine national une lutte ou tout intérêt particulier devra disparaitre devant Vintérèt général, celui de la Patrie Bretonne De telles paroles sont aisées à dix-sept ans. Ce qua est plus dilti- Cile est d’y rester toujours fidèle. Jusqu’à sa mort. et méme dans sa mort. Debauvais ne faillit pas. Sil les avait lues. je suis sûr qu’il aurait mis en exergue à son premter article les beaux vers de Fiac’ha dans le vieux récit irlandais :

Et il appela les hommes du pays de Ros. Et il leur dit :
— Faites encore votre devoir.
— Nous ne pouvons faire plus.
Et il leur dit : -— Crachez dans la paume de ma main. Ce qu’ils firent. Et leur salive était telle. que la moitié était de sang.
Alors il leur dit : Vous n’avez pas fait votre devoir car votre salive n’est pas toute entière de sang.

Ce Haut-Breton. qui apprendra vite la langue nationale — déjà on se réunit à quelques amis dans un grenier de la rue Saint-Malo apprendre les rudiments de la langue dans le vieux bouquin, si souvent réédité, de Fransez Vallée — n’oublie pas qu’il est fils du Pays Rennais. “Vous avez la langue, nous avons l’histoire !” dira plus tard, s’adressant aux Bas-Bretons, Olier Mordrel, dans une de ces formules concises dont il avait le secret. Et si Debauvais insiste sur l’unité profonde et vivante de la Bretagne, il demande qu’on ne soit pas obnubilé par la Basse-Bretagne, dont les calvaires et les costumes conduisent vite au folklorisme, et il pousse un cri d’alarme en faveur des paysans aux vestes de toile noire qui, déshérités et oubliés, n’en continuent pas moins, sur les Marches, à se montrer toujours Bretons ! Dévouement total à l’idéal national, intégration du génie politique haut-breton dans le mouvement de renaissance, voilà les deux points principaux de la première contribution de Debauvais à l’organe du nationalisme militant : quarante ans plus tard. ils sont
toujours d’actualité.

Dès ce moment. Debauvais fait figure de chef et, en 1920, ses amis l’élisent président de la section de Rennes de l’U. Y. V. Ce garçon, tout frais émoulu de l’école primaire, a su s’imposer aux étudiants et intellectuels qui forment le gros des troupes de Breiz Atao : il a le sens de l’organisation et une volonté de fer. « Avant la guerre, écrit-il en mai 1920, les nationalistes bretons ont vécu trop souvent dans le rêve et ils se sont hypnotisés la plus grande partie du temps sur des mots. Ce n’est pas en criant “Bretagne debout, mort aux Francs” que l’on refera de notre patrie une nation celtique, mais en ayant sur la masse une action rationnelle, méthodique, continue, pour faire du mouvement breton le mouvement de tout un peuple, un mouvement national. Sous l’impulsion de Debauvais. le mouvement breton cessera d’être « l’apanage de vieux messieurs bien rangés : directement. au champ ou au bistro, il ira, militant, au peuple.

11 rue Saint-Malo, à Rennes, où Fransez Debauvais installe le premier siège de Breiz Atao en janvier 1921

En janvier 1921, Debauvais devient administrateur de B. A., dont les bureaux s’installent au 11 de la rue Saint-Malo, domicile de ses parents. En juillet, Morvan Marchal démissionne, et Debauvais devient également rédacteur en chef. Il inaugure sa prise de possession par un article cinglant sur Duguesclin, que le maréchal Foch, appelé à Rennes par l’Association Bretonne, venait justement célébrer : les papillons qui couvrirent les murs de la ville à cette occasion mirent
quelque peu en question l’unanimité (supposée) des Bretons sur la valeur du Connétable. Breiz Atao a alors pris comme sous-titre “La Nation Bretonne”. A sa tète il a un comité de rédaction où Debauvais et Mordrel jouent vite un rôle déterminant. Si les bases historiques du nationalisme breton sont continuellement soulignées, l’équipe dirigeante prend vite conscience de l’importance du fait économique et grâce à Debauvais, à Bricler, à Tassel et à quelques autres, B. A. pourra faire un inventaire des richesses bretonnes, faire apparaitre les possibilités du pays, et justifier économiquement le nationalisme. Enfin. au point de vue culturel. B. A. s’adjoignait la collaboration de Fransez Vallée qui. lui aussi, restera toujours incorruptible. Bref. en peu de temps B. A. s’est imposé comme l’organe le plus valable du mouvement breton et a réussi à faire l’union de toutes les bonnes volontés : ses dirigeants peuvent donc, en 1922. afficher un réel optimisme : “Notre principal souci a été de rendre B. A. plus propre à pénétrer les Bretons instruits que vie notre propagande. Seules certaines idées préconçues, certains préjugés, basés sur l’erreur ou l’ignorance nous séparent deux : nous avons entrepris de les abattre en plaçant la question bretonne sur le terrain des faits. Nos idées ont gagné en clarté et en force de pénétration. Nous avons également entrepris de situer notre mouvement par rapport aux mouvements mondiaux qui l’intéressent afin d’en faire mieux saisir le sens et la portée. Par ailleurs, afin de permettre la diffusion de B. A. autrement que par la volonté de nos lecteurs, nous avons poursuivi notre effort d’organisation administrative et de propagande. La revue a été mise en vente dans un grand nombre de villes bretonnes, en même temps qu’ont été exposées des affiches.  Nous avons développé le service de propagande qui. tous les mois. envoie méthodiquement des centaines de numéros-spécimen dans les quatre coins de la Bretagne. Enfin nous avons commencé l’organisation de centres de diffusion là ou l’idée nationale compte des amis dévoués. Les résultats sont sensibles. Depuis juin dernier le nombre de nos abonnés a doublé, notre tirage a plus que triplé, nos dépenses et nos recettes ont augmenté de 400%.”

Au cours de l’année. Marchal revient à la direction de B. A. et, son influence et celle de Mordrel, le journal se transforme, cessant en fait d’être journal devenir revue. C’est le renouveau de l’interceltisme : on veut s’inspirer de la pensée des Celtes, retourner aux sources de la pureté primitive (ne pas oublier que les Sketla Segobrani paraissent en 1923) surtout renouer avec tous les nationalistes celtes. Marchal et Mordrel voyagent en Irlande, Meavenn ira bientôt y faire un séjour prolongé. Millardet s’y établir, on noue des relations avec l’Ecosse et surtout, en mars 1923, Bricler fait un mémorable voyage au Pays de Galles et jette les bases d’une collaboration étroite et confiante avec les patriotes gallois qui, notons-le bien, n’ont pas encore créé de Parti National, et auxquels Breiz Atao va permettre de faire connaitre leur point de vue. B. A. devient donc alors une revue d’études interceltique, avec des articles en gallois et en anglais. C’était une évolution en un soi intéressante et loin d’être dénuée d’intérêt pratique (comme on le réalisera aux jours sombres de 44-45). mais aussi, à un autre de vue, dangereuse : car B. A. cessait d’être une publication populaire et consacrait un assez grand nombre de ses pages à des langues inconnues des trois quarts de ses lecteurs, alors qu’il y avait un besoin urgent de propager le nationalisme dans les masses laborieuses de Bretagne. On s’en rendit vite compte et la direction décida alors de faire deux éditions. L’une spécialement consacrée aux questions celtiques. Mais les finances réduites d’un jeune journal ne pouvaient supporter longtemps pareil effort. Dès la fin de 1923 la caisse se trouve dangereusement vide et il faudra bien délaisser l’édition interceltique. Néanmoins, un mouvement était lancé et les relations entre la Bretagne et la Celtie ne cessèrent plus dès lors : l’interceltisme s’était affirmé comme un élément de base du nationalisme breton et son importance, nous l’avons dit, est loin d’être toujours restée théorique.

(A suivre.) 

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Action d’affirmation nationale bretonne dans le Pays Rennais !

Action d’affirmation nationale bretonne dans le Pays Rennais !

[PNB] Les militants du Parti National Breton ont mené une opération d’affirmation nationale dans la région rennaise. 

Après des mois d’enracinement militant durant toute l’année 2022, le Parti National Breton s’implante dans la région rennaise avec pour objectif une présence dans la longue durée.

Breizh Atav !

Le Kuzul Meur du Parti National Breton

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Libérons la Bretagne de la sauvagerie française !

Libérons la Bretagne de la sauvagerie française !

[PNB] Depuis 1789, la France arrogante justifie sa politique ethnocidaire en Bretagne par la même imposture : civiliser les barbares au nom des droits de l’homme, erzatz de religion d’état dont elle s’autoproclame garante sur terre.

Deux siècles plus tard, c’est la sauvagerie française qui fait l’admiration du monde !

Nous, Bretons, comme nation celte, n’avons rien de commun avec ce “peuple”, si ce n’est l’occupation que son état nous impose. Une conclusion s’impose : rompre avec la France est une impérieuse nécessité pour la nation bretonne.

Libérer la Bretagne de la sauvagerie française, voilà la mission du Parti National Breton.

Breizh Atav !

Le Kuzul Meur du Parti National Breton

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