HAROZ BROADEL : Edward Woodville, serviteur de la Bretagne indépendante jusqu’au sacrifice suprême

HAROZ BROADEL : Edward Woodville, serviteur de la Bretagne indépendante jusqu’au sacrifice suprême

[HAROZ BROADEL] Edward Woodville est un chevalier anglais, mort pour la Bretagne lors de la guerre d’indépendance. Son exemple de dévouement, outre qu’il témoigne de la grandeur de la Bretagne au point de susciter l’aide d’étrangers pour sa défense, reste une source d’inspiration pour les nationalistes bretons.

À l’été 1487, les troupes françaises entrent à nouveau en Bretagne, enlevant plusieurs places fortes de l’est du duché. Mais cette fois, contrairement à 1472, l’alliance anglaise fait défaut. C’est avec le soutien des Français qu’Henri Tudor a conquis sa couronne, et il n’entend pas les contrarier. Il reste sourd aux appels de détresse de François II, allant jusqu’à interdire à ses sujets de quitter le pays sans sa permission formelle.

Edward Woodville n’admet pas l’abandon des Bretons, qu’il juge indigne, et le fait bruyamment savoir au roi. Celui-ci cependant reste inflexible. Qu’à cela ne tienne, furieux, Edward rentre sur l’île de Wight, y lève une petite armée de 40 chevaliers et 400 hommes du peuple, qui prennent la mer le 20 mai 1488, en direction de la Bretagne.

Armoiries d’Edward Woodville

À Saint-Aubin-du-Cormier, 28 juillet, les Anglais forment l’avant-garde de l’armée ducale. Edward Woodville décide de combattre à pied, aux côtés de ses hommes, afin de fortifier leur courage. La bataille s’engage vers 14 h. Sous la canonnade, l’avant-garde anglo-bretonne progresse en formation de tête de flèche, avec Edward en pointe. Sous la violence du choc, les rangs français, enfoncés, reculent d’une centaine de pas. Mais l’artillerie royale, supérieure à celle de François II, ouvre bientôt une brèche dans le centre breton, et la cavalerie s’y engouffre. L’armée ducale se disloque. Edward, épuisé, est encerclé avec la poignée de survivants de son avant-garde. Les Français lui proposent une reddition contre rançon, mais il refuse. Il est achevé en même temps que le dernier carré de ses fidèles.

Des 440 hommes de l’île Wight qui vinrent se battre pour la Bretagne, un seul dit-on – un adolescent de 14 ans nommé Diccon Cheke – rentra au pays… Les autres gisent à tout jamais à Saint-Aubin-du-Cormier dans les fosses communes creusées à la suite de la bataille.

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Dalc’homp song : Leon Jasson, marv evit Breizh !

[BREIZH] Léon Jasson, soldat de l’armée bretonne et martyr de l’Emsav, incarne l’exemplarité héroïque de l’idéalisme breton. Engagé les armes à la main dans le combat pour une Bretagne indépendante, il n’a pas reculé face aux Français qui oppriment notre nation et jusqu’au sacrifice suprême pour la liberté des Bretons.

“Ceux qui possèdent au plus haut point cette vertu virile de patience ne souhaitent pas les réalisations immédiates, qu’ils savent éphémères parce que venues avant terme. Ils acceptent les échecs sereinement, car ils ont une vue plus haute et plus juste des choses. Seuls de tels hommes sont capables de préparer la venue indispensable d’une jeune élite nationaliste. En effet, la formation de cette élite exige avant tout une patience que rien ne peut rebuter.

Nos Dieux nous ont laissé l’espérance d’un retour. Pour hâter ce retour, nous avons pris les armes. Nous étions sûrs de la défaite, mais convaincus de la défaite, mais convaincus de la Nécessité de notre Geste. S’il le faut, nous mourrons pour que la Bretagne mérite son indépendance. Je plains sincèrement ceux qui n’ont pas lutté d’une façon pure et désintéressée pour une cause…

Je comprends cette soif de vivre qui tourmente certains hommes devant la mort. Leur passé ne se solde que par des jours d’ennui et de néant. Ils ressentent le besoin de vivre longuement pour que leur vie ait le même poids que celle très courte des morts glorieux.

Il n’ y a aucune raison de désespérer quand on n’a pas attendu d’espérer pour entreprendre et qu’on s’est de longue date préparé à accueillir, d’un front égal, les succès et les échecs, la prison et la mort…

Nous avons la certitude, nous qui avons subi tous les affronts, nous qui avons soutenu les assauts du doute, nous qui avons souffert dans notre foi nationaliste et qui sommes aujourd’hui devant la mort, nous avons la certitude que nos combats, nos défaites et notre sacrifice ne seront pas vains. Nous avons appris la patience et nous savons que ce qui doit arriver n’arrive qu’à son heure; mais nous sentons déjà se lever quelque part dans la patrie bretonne une nouvelle génération nationaliste… et c’est le cœur plein d’ espoir que nous irons au poteau.

J’en étais venu à penser clairement que c’était pour moi une nécessité que de me présenter devant la justice, afin de racheter par mon attitude les fautes des lâches, des faibles et des renégats. Je l’ai décidé sans regret, après avoir mûrement réfléchi.”

Nous nous rappelons de nos héros et de leur martyre. Leur sang versé pour Breizh produira une nouvelle moisson de combattants bretons dont la lutte sera finalement victorieuse.

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Ephéméride national breton : 18 avril 1675, début de la révolution des Bonnets Rouges

Ephéméride national breton : 18 avril 1675, début de la révolution des Bonnets Rouges

[ISTOR BREIZH] Le 18 avril 1675 une violente révolte populaire éclate à Rennes contre la mise en place en Bretagne du monopole de la production et de la vente du tabac au profit du roi de France. Cette révolte rennaise débouche rapidement sur une remise en cause de tous les coups de force fiscaux récemment imposées par la France à la Bretagne pour financer la guerre française contre la Hollande (1672-1678), en particulier la taxe sur le papier timbré.

La Bretagne, bien qu’annexée illégalement au siècle précédent, dispose d’une large autonomie intérieure, notamment fiscale, ce que les insurgés bretons entendent défendre coûte que coûte face à l’impérialisme français. L’impérialisme français déchaîné contre l’Europe a instauré un embargo commercial qui ravage l’économie maritime bretonne, pays d’exportation riche et dynamique. La Bretagne sombre alors dans un cycle d’appauvrissement général qui ne prend fin qu’au 20e siècle. La continentalisation que lui impose Paris reste la règle au 21e siècle, avec un sous-développement maritime contraire à ses aspirations, ses intérêts, sa culture et sa géographie.

Dans les jours suivant la révolte rennaise, celle-ci gagne Saint-Malo (19 avril), Nantes (22 avril, 3 mai) et Guingamp (20 mai). Partout, les Bretons réclament le même régime qu’à Bordeaux, en France, où, après trois journées insurrectionnelles (27-29 mars), l’Etat français a accepté de retirer divers impôts.

Craignant une contagion en France, Louis XIV décide de passer en force et d’écraser la Bretagne révoltée qu’il entend saigner à blanc. L’envoi de troupes en Bretagne est décidé début mai pour punir les patriotes bretons révoltés contre l’arbitraire français. Les séides coloniaux de Paris sur place prennent l’initiative de terroriser la population bretonne. Un homme est pendu à Nantes, ainsi qu’une femme à Guingamp. A Rennes, qui a connu une reprise des troubles (le 25 avril), l’arrivée d’une centaine de soudards français, le 8 juin, provoque une nouvelle vague révolutionnaire de défense des droits de la ville.

Les mercenaires français sont obligés de repartir et les autorités coloniales représentées par le gouverneur français en Bretagne occupée, le duc de Chaulnes, doivent rendre aux patriotes bretons les prisonniers faits les semaines précédentes. Chaulnes, humilié, ne parvient à ramener le calme que contre des promesses que les soldats français ne reviendront pas en Bretagne et d’accomodements fiscaux. La ville reste néanmoins agitée et le bureau du papier timbré est à nouveau attaqué le 17 juillet. La Française Sévigné parle de l’exécution de l’un des révoltés, Daligault :

Daligault, ce pauvre ménétrier, « qui avait commence la danse et la pillerie du papier timbré », le 17 juillet précédent, commença aussi cette danse funèbre. Comme c’était le premier supplice, on voulut qu’il jetât dans le cœur du peuple une profonde impression d’horreur et d’effroi : aussi, le corps du patient à peine détaché de la roue fut coupé en quatre quartiers, et ces quartiers exposés sur des poteaux dressés à cet effet aux quatre coins de la ville, c’est à dire, à la Magdeleine, au Bourg-l’Evêque, au bout de la rue Haute et à celui de la rue Hux (Relation de Morel). Daligault, quoique mis à la question, ne dénonça aucun complice ; toutefois, il dit en mourant que c’étaient les fermiers du papier timbré qui lui avaient donné vingt-cinq écus pour commencer la sédition ; et jamais on n’a pu en tirer autre chose » (Lettre de Mme de Sévigné, du 30 octobre 1675).

Dans le même temps, la contestation gagne les campagnes de Cornouaille. Le mouvement gagne le Léon, le Trégor et le Vannetais. Ceux que l’on appellera bientôt « les bonnets rouges » s’en prennent comme en ville aux nouveaux impôts décrétés par la tyrannie française et profitent en outre du rapport de force favorable pour obtenir des seigneurs des aménagements de rentes. Quelques châteaux et presbytères sont pillés. Le 2 juillet, les révoltés du pays bigouden proclament l’abolition des impôts nouveaux et des abus seigneuriaux dans un texte resté célèbre sous le nom de « code paysan » dans lequel la défense des libertés nationales de la Bretagne sont affirmées avec force.

Vers Carhaix, l’attaque du puissant château de Kergoët en Saint-Hernin (11 juillet) provoque un choc chez les autorités coloniales françaises qui espéraient jusque-là de temporiser. C’est alors que le représentant colonial Chaulnes demande à Louis XIV l’envoi de troupes françaises pour semer la terreur en Bretagne. Dans le même temps, des députés bretons sont signalés à La Haye, aux Pays-Bas, pour nouer une alliance entre les nations bretonne et hollandaise contre l’impérialisme français. Pour prévenir une possible intervention militaire hollandaise destinée à libérer la Bretagne occupée, environ 5 000 soudards français sont dépêchés pour attaquer les Bretons.

Le notaire Sebastian Ar Balp, chef du groupe des insurgés de Carhaix, songe à affronter l’envahisseur français, mais il est assassiné par un laquais du pouvoir féodal français. Les soudards venus de France ne rencontrent pas de « bonnets rouges », qui préfèrent se disperser. Le corps d’Ar Balp est exhumé pour être supplicié. Des clochers du pays bigouden sont détruits pour avoir sonné le tocsin dès le début de la révolte. La Française Sévigné, présente en Bretagne, raconte les scènes d’exécutions de masse que commettent les troupes françaises venues écraser les Bretons.

Nos pauvres bas Bretons, à ce que je viens d’apprendre, s’attroupent quarante, cinquante par les champs, et dès qu’ils voient des soldats, ils se jettent à genoux et disent mea culpa : c’est le seul mot de français qu’ils sachent, comme nos Français qui disaient qu’en Allemagne on ne disait pas un mot de latin à la messe, que Kyrie eleison. On ne laisse pas de pendre ces pauvres bas Bretons. Ils demandent à boire et du tabac, et qu’on les dépêche. 

La révolte bretonne présentait toutes les caractéristiques d’une révolution nationale. Paysans et bourgeois étaient unis dans la volonté de renverser les structures du pouvoir royal français qui s’appuyait sur une classe féodale particulièrement féroce. Les codes paysans commencent à articuler un véritable programme politique dont la dimension nationale est sous-jacente. Les Bretons déploient des efforts en direction des Pays-Bas, nation en guerre contre l’impérialisme français. Hélas, faute d’une organisation révolutionnaire, cette révolte ne parvient pas à se structurer en révolution et à s’armer pour une confrontation de longue durée contre l’occupant français. 

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Dalc’homp sonj : Alain IV, Duc de Bretagne !

Dalc’homp sonj : Alain IV, Duc de Bretagne !

[ISTOR BREIZH] Alain IV de Bretagne dit Alain Fergent ou Fergant, Fergan, Fergandus et Fergens, né vers 1060 au château de Châteaulin et mort le 13 octobre 1119 à l’abbaye Saint-Sauveur de Redon, fils de Hoël II de Bretagne et d’Havoise de Bretagne, fut comte de Cornouaille, de Rennes et de Nantes et enfin duc de Bretagne de 1084 à 1115.

Né au château de Châteaulin vers 1060, il est le fils de Hoël II de Bretagne et d’Havoise, il est comte de Cornouaille, puis de Rennes, de Nantes et enfin duc de Bretagne. Il succède à son père le 13 avril 1084 et est réputé être le dernier duc à avoir pratiqué le breton.

En 1084, il confirme toutes les libéralités accordées par son père et son grand-père à l’abbaye Sainte-Croix de Quimperlé. En 1084 encore, il fait don à l’abbaye de Landévennec des moulins, écluses et pêcheries de Châteaulin.

Il doit rétablir l’autorité ducale dans le comté de Rennes contre Geoffroy Grenonat, demi-frère de Conan II, auquel il avait succédé comme comte viager. Dès 1084, il prend Rennes à la tête de son armée et envoie Grenonat à Quimper, qui y meurt la même année, permettant à Alain de récupérer le titre de comte de Rennes. La même année, il nomme son frère Mathias à la tête du comté de Nantes où il le servira fidèlement aux côtés de leur oncle l’évêque Benoît de Cornouaille. À la mort de Mathias sans héritier en 1103, le comté de Nantes revient dans le domaine ducal.

En 1086 ou en 1087, il épouse en premières noces Constance de Normandie, fille de Guillaume le Conquérant, qui meurt empoisonnée en 1090 sans lui donner de descendance.

En 1093, il épouse Ermengarde d’Anjou, fille de Foulque IV le Réchin et arrière-petite-fille de Foulque Nerra.

Il préfère séjourner dans la partie bretonnante du duché dont il était originaire et habite volontiers dans ses châteaux d’Auray et surtout de Carnoët non loin de l’abbaye Sainte-Croix de Quimperlé régie par son oncle l’abbé et évêque Binidic (Benoît).

Vestiges du château de Carnoët

La tranquillité dans laquelle vit le duché permet à Alain Fergent de répondre à l’appel d’Urbain II et, en compagnie d’autres seigneurs bretons, de se joindre, au cours de l’été 1096, à la première croisade. Le contingent breton qui comprend également Hervé fils de Guiomarch III de Léon, Raoul de Gaël et son fils Alain, Conan de Penthièvre fils de Geoffroy Ier, Riou de Lohéac, Chotard d’Ancenis et leurs hommes est incorporé dans l’armée commandée par Robert Courteheuse duc de Normandie et le comte Robert II de Flandre. Il s’absente de Bretagne durant cinq ans en 1096 et 1101 laissant le duché sous la ferme autorité d’Ermengarde.

De retour de la croisade et sous l’influence de sa pieuse épouse, Alain s’intéresse de plus en plus aux questions religieuses et il soutient la réforme du clergé séculier menée par Marbode, évêque de Rennes, Baudri de Bourgueil élu à Dol-de-Bretagne en 1107 et Brice à l’évêché de Nantes en 1114. Alain IV est également un bienfaiteur des abbayes particulièrement ligériennes. Sur les quatorze actes subsistants de 1100 à 1112, sept concernent des établissements monastiques de la vallée de la Loire ; Marmoutiers, Saint-Serge et Saint-Nicolas d’Angers.

Cette évolution vers le spirituel ne l’empêche pas d’être encore actif militairement en 1106 en participant entre le 4 et le 19 mai au siège de Candé où le jeune comte Geoffroy IV d’Anjou est blessé à mort et de prendre le parti du roi d’Angleterre Henri Ier Beauclerc dans son conflit avec le frère de celui-ci, Robert Courteheuse, et de participer, en septembre, à la bataille de Tinchebray. L’installation de barons bretons en Angleterre se poursuit ; Henri Ier donne des terres à Olivier de Dinan, Guillaume d’Aubigny et Alain Fitzflaad sénéchal de Dol.

Henri Ier

D’après Orderic Vital, en mars 1113, lors de l’entrevue d’Ormeteau-Ferré entre Louis VI le Gros et Henri Ier Beauclerc, le roi de France « concède la Bretagne » c’est-à-dire la vassalité directe d’Alain à Henri Ier. Le duc de Bretagne devient « homme lige du roi des Anglais », c’est alors qu’il fiance son fils Conan à la fille naturelle du roi d’Angleterre, Mathilde. Malade, il délègue alors définitivement le gouvernement à son fils Conan III qui intervient pour la première fois comme duc de Bretagne en 1115.

Abbaye Saint-Sauveur de Redon

Alain Fergent se retire en l’abbaye Saint-Sauveur de Redon et y meurt le 13 octobre 1119 et il y est également inhumé en présence de Baudri de Bourgueil archevêque de Dol, de Marbode évêque de Rennes, Étienne de Penthièvre et de ses quatre fils, du vicomte Alain de Porhoët, d’Olivier de Dinan, d’Hervé de Léon, d’André Ier de Vitré et de son fils Robert, de Judicaël de Malestroit.

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Ephéméride national breton : 24 mars 1793, bataille de Kergidu contre les troupes d’occupation françaises !

Ephéméride national breton : 24 mars 1793, bataille de Kergidu contre les troupes d’occupation françaises !

[ISTOR BREIZH] Aujourd’hui, 24 mars 2023, les Bretons se rappellent de la bataille de Kergidu (Léon) qui s’est déroulée le 24 mars 1793. Plus de 3,000 chouans commandés par François Botloré de Kerbalanec affrontent les sauvages troupes d’occupation françaises qui sèment la terreur républicaine dans toute la Bretagne.

Aujourd’hui comme hier : Ar C’hallaoued er Maez !

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21 mars 1935 : disparition de Yann Sohier

[ISTOR BREIZH] En ce 21 mars, les nationalistes bretons ont une pensée pour Yann Sohier. Membre du P.A.B. puis du P.N.B., il s’engage avec ardeur pour l’enseignement de la langue bretonne. Il meurt prématurément à l’âge de 34 ans, en 1935. Son association linguistique “Ar Falz” est encore active à ce jour. Olier Mordrel scande “La Bretagne aux Bretons !” au pied du cercueil du patriote recouvert du Gwenn ha Du.

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Ephéméride national breton : 10 mars 1972, condamnations des premiers soldats du FLB !

Ephéméride national breton : 10 mars 1972, condamnations des premiers soldats du FLB !

[BREIZH] Le 17 janvier 1972, les activistes du FLB Robert Guénard et Gildas Durand sont arrêtés à Saint-Malo après une tentative d’attentat contre les douanes. Ils sont jugés au TGI de Saint-Malo, où ils sont condamnés à un an de prison. L’appel à Rennes, en juin, dégénère en bataille rangée entre militants bretons et policiers.

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Fransez Debauvais et le congrès national breton de Rosporden

Fransez Debauvais et le congrès national breton de Rosporden

[ISTOR AN EMSAV] Après les articles précédents sur Fransez Debauvais (lire ici), père fondateur du mouvement national breton, nous en venons au congrès de Rosporden de 1927 qui s’avéra décisif pour sceller l’idée nationale en une formule politique moderne. Ce congrès se déroula en présence de délégués irlandais, gallois, flamands, alsaciens, corses et acta de la rupture avec le régionalisme dépassé du 19e siècle pour basculer dans le nationalisme. Maître d’œuvre de l’entreprise, Fransez Debauvais en assura le succès politique du jeune mouvement. Comme toutes les idées de rupture, le nationalisme breton ne devait pas en émerger aussitôt triomphant, mais il devait poser les bases contemporaines de l’Emsav. Ici, il ne s’agit pas de passéisme, mais d’étudier le processus politico-historique de l’époque afin de formuler, en 2023, une solution nationaliste en phase avec le 21e siècle. Sans comprendre l’histoire de l’Emsav et des pères de la nation, il est impossible pour les militants nationaux de poursuivre avec succès l’édification nationale. 

Sur les débuts héroïque de Breiz Atao et la courageuse jeunesse de Debauvais, il nous faut donner la parole à Olier Mordrel et reproduire le beau texte qu’il a consacré à son ami, en novembre 1938 :

Les débuts de Breiz Atao furent modestes et pendant bien des années notre existence resta précaire. De 1919 à 1921. le bureau du “canard” et celui de l’Union de la “Jeunesse Bretonne” qui ne faisaient qu’un étaient représentés pû un modeste cahier reposant sur une table et par un sous-main ou se trouvaient les lettres à entête. A partir de 1921, nous eûmes « notre » local dont nous devions la modicité du loyer à la complaisance d’un vieil ami de mon père, feu M. Lemonnier, qui tenait pharmacie au 11 de la rue Saint-Malo. Je n’oublierai ni la rue ni le numéro. Quand Debauvais me fit les honneurs de la pièce, située dans l’arrière-cour, immédiatement au-dessus du logement de ses parents, et que meublaient quelques “impedimentas” administratifs rudimentaires, je fus pris d’une manière de vertige. Le rêve se matérialisait. Fanch allait et venait, toujours simple, cordial, m’exposant ses projets d’aménagements. Il mit à acheter notre première machine à écrire la même somme d’ardeur concentrée et d’obstination que le général Joffre à gagner la bataille de la Marne. II n’était pas peu fier de son acquisition. Toute ma vie je me rappellerai cette vieille Oliver grinçante où, lui et moi, nous fimes nos premières armes de dactylographes amateurs. Elle me reste aussi chère que le bureau mansardé du 11 de la rue Saint-Malo, aspecté sur un jardinet bruissant d’oiseaux, où, petit soldat en permission tantôt régulière, tantôt irrégulière, je fignolais laborieusement mes articles, tandis que Fanch faisait les comptes ou répondait aux lettres.

…De temps en temps, nous étions assistés par un camarade dévoué, un Bricler, un Théo, un Eliès. un Drezen et d’autres qui depuis ont parfors pris d’autres routes. Le plus souvent nous étions tous les deux, nous faisions alors ce qu’il y avait à faire, en commençant par le ménage. Et il y avait beaucoup à faire. Surprendrai-je quelqu’un en disant que tous étions totalement inconnus ? Vers l’été 1921, notre récapitulation avait révélé quelque 250 abonnés à la revue (mensuelle) dont près de 200 de n’étaient pas à jour ! Aussi nous lancions-nous dans une propagande aussi effrénée que le permettaient nos moyens. Dans notre juvénile impatience, nous aurions voulu conquérir d’un seul coup toute la Bretagne. Le soir, sous la lampe à pétrole, nous établissions des listes et faisions des bandes, encore des bandes et toujours des bandes. Et quand nous mettions le paquet dans la boite aux lettres, nous étions remplis de satisfaction en pensant qu’on faisait enfin quelque chose. Debauvais encore plus souvent restait seul. C’est alors qu’il nous étonnait. Qu’on s’imagine ce gamin de dix-sept ou dix-huit ans, rentrant le soir chez lui, après une dure journée de labeur, il expédiait son souper et, à l’heure où ses camarades allaient se promener, il montait, solitaire, dans le petit bureau pour y écrire des adresses pendant la moitié de la nuit. Cette vie était celle de tous les jours et elle dura des années.

Quand Debauvais émigra au n° 86 de la rue Saint-Malo, commença pour lui la période la plus dure et peut-être la plus méritante de son existence. Son père étant décédé, il fallut bien vivre. Sa mère se mit avec lui à vendre des dentelles sur les marchés. Parti à la gare, souvent avant le jour, avec les colis de marchandise, il arrivait à Vitré, à Montfort, à Dinan, à Redon, où toute la journée s’écoulait à travailler debout sans un instant de répit. Et puis c’était le retour avec l’encombrant matériel. Souvent j’allais le prendre à la gare. Nous remontions vers la rue Saint-Malo, au pas de charge et tout en marchant, je presque dire en courant, je le mettais au fait des nouvelles et des évènements du bureau, bien entendu. Arrivés chez lui, sa mère nous faisait le souper ou des galettes. Fanch, en ce temps-là, était très féru de naturisme, de régimes alimentaireset de théories d’organisation domestique… Tout en mangeant, Deb, lisait ou plutôt dévorait. On aurait dit qu’il voulait se venger de sa journée perdue. La dernière bouchée expédiée : “Au travail !”.

“N’es-tu pas fatigué ?” lui demandais-je parfois. Alors il riait de son rire silencieux et saluait sa mère d’un bref : “A tout à l’heure”. Cela voulait dire minuit ou deux ou trois heures du matin. Là, Deb, faisait simplement deux journées de travail, une pendant le jour pour gagner sa vie, l’autre pendant la nuit pour le service de la patrie bretonne. Il n’y avait alors ni dactylo, ni secrétaire, ni duplicateur.

Ces soirs-là, il m’offrait la moitié de son lit. Hélas, lui, le pauvre garçon n’y restait pas longtemps. Impitoyable le réveil-matin nous crevait le tympan, à peine, semble-t-il, avions-nous fermé les yeux ; Deb, sans une parole de récrimination, sautait à terre et allumait la lampe ; elle éclairait par en dessous son visage bouffi de fatigue. Il était cinq ou six heures du matin, parfois quatre heures et demie, car les trains des marchés partaient de bonne heure, et le cycle infernal reprenait. Il arrivait que nous ne couchions pas du tout. Nous vivions alors dans un tel état d’exaltation que nous perdions facilement l’idée du sommeil. Et quand, allant prendre l’air à l’aube, nous croisions une bande d’étudiants éméchés qui avaient passé la nuit à boire, leurs cris nous arrachaient douloureusement à notre songe éveillé. Nous nous demandions comment il était possible de vivre ainsi, lors que Breiz Atao existait !

Déjà à cette époque ses amis mettaient en garde Deb, qui avait une santé de fer, contre les fatigues qu’il s’imposait. Il le savait aussi, mais il riait et marchait quand même. Il a su ce que cela lui a coûté depuis. Mais s’il avait pensé à sa propre vie, s’il s’était ménagé, B. A. aurait-il franchi le cap des années 22-24 ? Je ne le crois pas… Je n’ignore pas qu’il n’aime guère parler de cette époque difficile, qu’il me permette cependant de le faire pour lui, car c’est la plus glorieuse. Je n’ai qu’à y songer pour qu’une insurmontable émotion m’envahisse.

« De là mon admiration pour cet homme qui a donné à la Bretagne, en chevalier, le plus précieux des biens : sa santé. Nous n’avions pas un budget d’un millier de francs par mois et déjà on nous accusait d’être à la solde de l’Allemagne. La revue se développait régulièrement, notre effort portait ses fruits, mais nous manquions surtout d’argent. Ce n’était pas de l’administration que faisait Deb, mais de la corde raide. Il était extraordinaire de ressources et de sang-froid. Des hommes de quarante ans n’auraient pas tenu mieux que lui. On n’en sut jamais rien. mais que de fois, devant un tiroir vide, des factures empilées sur la table, fatigués, abandonnés de tous, nous nous regardions tristement les yeux dans les yeux. Au fond de nous, montait la question : “On continue ?”. Mais nous la refoulions dans notre gorge – “Naturellement” -répondaient le regard durci et les lèvres serrées de Deb. Et nous arrivions quand même à “passer”. Je crois que c’est cela qui fait le Chef. Quand tout s’écroule, quand tout le monde se défile et que la partie semble perdue, celui qui occupe le terrain le dernier et qui dit : moi je reste et je continue, celui-là est le chef. Deb l’a été…

Deb l’a été, chaque fois que l’existence de B. A. fut en jeu. En mars 1924. Debauvais part à la caserne : deux longues années à distraire du service de la Bretagne. Mais deux années, aussi, dont Debauvais, infatigable, saura tirer profit : il étudiera l’économie politique, l’histoire de Bretagne, l’histoire de Rennes (dont il deviendra un très bon spécialiste et sur laquelle il projettera, vers la fin de sa vie, d’écrire un volume), il maitrisera enfin la langue bretonne. N ‘est-ce pas un signe des temps que cet enfant du Haut-Pays put arriver à écrire un breton parfaitement naturel et, plus tard, à en faire la langue quotidienne de son foyer ?

Le premier article en breton de F. Debauvais parut dans le n° 84-85 de Breiz Atao (Janvier 1926). C’est un éloge du journal populaire War-Zao, lancé par le courageux Loeiz Derrien, de Guingamp.

1926 : Debauvais est démobilisé, il lui faut trouver un emploi. Il quitte sa bonne vieille ville de Rennes et va travailler comme comptable à Guingamp. En décembre, l’administration du journal s’y transporte également, et malgré une santé déficiente, Debauvais se consacre plus que jamais à la propagande, édite une brochure rédigée durant son séjour à la caserne (L’intérêt breton et l’Avenir de la Bretagne), fait une nouvelle édition de la plaquette “Le Nationalisme breton : aperçu doctrinal” et surtout s’attèle à la réalisation du programme établi à son retour de caserne : transformation de la revue mensuelle Breiz Atao en journal bi-mensuel, transformation du groupe Unvaniezh Yaouankiz Vreizh en Parti Autonomiste Breton (le nom de Parti Nationaliste avait tout d’abord été mentionné) et préparation du premier congrès nationaliste.

C’est à Rosporden, les 10, 11 et 12 septembre 1927 que se tint ce premier Congrès qui restera célèbre, à juste titre, dans les annales du Mouvement. “Le Congrès de Rosporden s’avère comme un succès” pouvait écrire Marchal dans B. A. du 1er octobre. “Non comme un succès relatif comme nous pouvions sans témérité l’escompter, mais un succès tout court… Nos amis de tous âges, de toutes situations sociales, venus de tout le pays breton, certains au prix de sacrifices très lourds. Nous avons été à Rosporden nombreux. unis et forts. Aux séances de travail, aux meetings, à l’émouvant cortège du dimanche, derrière le grave drapeau rayé de noir et blanc. Ils étaient là, les gars de Breiz Atao. Hauts et Bas-Bretons, mêlés, vibrants d’enthousiasme, le cœur tendu par le même espoir. Ils étaient beaucoup : c’était toute une génération nouvelle, comme la Bretagne n’en a pas connu depuis des siècles, les hommes nouveaux d’un peuple en réveil.

A la séance du samedi matin, Morvan Marchal devait rappeler les débuts héroïques de Breiz Atao : un capital de 7 francs 50, une petite feuille de choux de quatre pages, cinquante abonnés, dix militants, un rédacteur en chef de dix-neuf ans qui, un an plus tard, s’adjoignit un administrateur de quinze ans. Et Mordrel ajoutait : “Quand les premiers adhérents de B. A. se donnèrent rendez-vous au Folgoët en septembre 1919, ils furent huit au rendez-vous, et encore ne parvinrent-ils pas à se retrouver dans la foule. A Kemper, en 1924, ils étaient trente-cinq”. Au Congrès de Rosporden, c’était plus d’une centaine de militants qui venaient affirmer la tradition irréductible de la Bretagne nationale, et des délégués flamands, alsaciens-lorrains corses, gallois, irlandais qui leur apportaient le témoignage de leur active sympathie.

Le cortège des congressistes nationalistes, rue nationale, Rosporden, 12 septembre 1927.

Rue nationale, Rosporden, avril 2022. L’histoire n’a pas encore dit de quelle nation la rue porte le nom.

C’est encore le même orateur, O. Mordrel, qui rendait hommage “au tout jeune homme penché sous une lampe fumeuse, qui écrit des bandes de journaux, répond à des lettres, fait des comptes. Il est deux heures du matin. Il ira se coucher tout à l’heure pour se relever à cinq heures. Toute la journée il travaillera dehors pour gagner sa vie… Et cela dure des années.”

Ce tout jeune homme — dont l’histoire. dit B. A., fit c’est monter les larmes aux yeux de plus d’un, c’est Fanch Debauvais qui va maintenant adresser la parole aux congressistes en tant qu’administrateur du journal. Il donne en pourcentage la progression du budget (1920 : 15.19 % ; 1921 : 12.76% : 1922: 37.55 % ; 1923:17% : 1924 : 23,94% ; 1925 : 25,94 % ; 1926 : 14,04%), il annonce l’émission d’un emprunt (150 actions de francs) pour assurer au Mouvement la base financière indispensable, et appelle tous militants à redoubler d’efforts diffuser le journal bi-rnensuel que le parti va imprimer. Le soir, les personnes assistent à un meeting enthousiaste présidé par Maitre Feillet, Yann Bricler et Yann Sohier, au cours duquel des saboteurs seront mis en fuite par un service d’ordre hâtivement constitué sous la direction du champion de lutte bretonne, Deyrolle, et à l’issue duquel une motion de confiance aux nationalistes sera votée, en présence d’observateurs envoyés par le Parti Démocrate, l’Action Française, la S.F.I.O. et les syndicats.

Dépôt de gerbe au pied du monument aux morts de Rosporden

Le lendemain, une gerbe sera déposée au monument aux morts en hommage aux Bretons victimes de la guerre et un banquet aura lieu sous la présidence de Fransez Vallée, avec la participation de tous les délégués des pays amis. Le Président De Valera s’était excusé, mais de nombreuses personnalités irlandaises, galloises, flamandes, alsaciennes et corses étaient présentes, et c’est au chant du Vlaamse Leeuw, du Soldier’s Song, de O. Strassburg et du Bro-Goz que le congrès se terminera.

Le Congrès de Rosporden prouva indubitablement le sérieux et l’importance du mouvement national en Bretagne. Trois faits marquants semblent s’en dégager. C’est, tout d’abord, l’affirmation d’une communauté et d’une fraternité celtiques, par la présence de délégués représentatifs des pays celtes et leurs remarquables interventions. Le Congrès Celtique existant depuis longtemps, il fut sans doute jugé inutile de créer une organisation celtique à caractère politique (dont pourtant le besoin se faisait et se fait toujours sentir), mais une fois de plus était affirmée runité du monde celte. Le deuxième fait marquant fut la création du Comité Central des Minorités Nationales de France. C’était ou les autonomistes alsaciens-lorrains étaient soumis aux attaques du gouvernement centraliste de Paris, et B. A. s’était lancé à leur secours, tout comme à celui des patriotes catalans du procès Macia, en janvier. En date du 12 septembre, la solidarité des Bretons, Flamands, Alsaciens, Basques, Catalans, Corses et Occitans était proclamée par la création du Comité Central des minorités et par la déclaration signées de Mordrel et Marchal au nom du P. A. B., Paul Schall au nom du Hettmatbund alsacien et du Elsass-Lothringisch Autonomisten Partei, et Petru Rocca au nom du Partita Corsu Autonomtista. La présence de Frans Wielders était une garantie de la future adhésion des Flamands de France. Plus tard, le Comité éditera un bulletin, transformé ensuite en “Peuple et Frontières”, qui fut l’une des premières revues interdites par le gouvernement Daladier en 1939. Enfin, c•est à Rosporden que fut définitivement annoncée la création du Parti Autonomiste Breton, qui remplaça et élargit l’U. Y. V. présidée par Mordrel, et dont les Vice-président et secrétaire étaient Debauvais et Bricler. L’U. Y. V. ne subsiste plus que comme mouvement de jeunes et. en fait, disparut assez rapidement. Le P. A. B. se donnait une large base populaire et une intelligente organisation : à la tête du Parti, un Comité Directeur assisté d’un Conseil Politique ; à la tête du journal, un Comité de rédaction ; dans chaque section, un Cercle d’Etudes Celtiques dirigé par Gwalarn, un groupe féminin et un groupe de défense entrainé militairement et sportivement. Quant aux buts du Parti ils étaient ainsi définis : le P. A. B. réclame la Bretagne un gouvernement particulier doué de toute la souveraineté compatible avec le maintien de la Bretagne dans les frontières de l’Etat français ou, dans l’éventualité d’une Fédération européenne, avec la discipline fédéraliste.

Célestin Lainé en compagnie de congressistes, à l’ombre de la bannière nationale, Rosporden

Le Congrès de Rosporden avait consacré le Mouvement, tant sur le plan breton que sur le plan international. L’humble enfant du Pays de Rennes, F. Debauvais, pouvait se dire avec fierté qu’il en avait été le principal artisan, et que ni les privations, ni les sacrifices, ni les inévitables déceptions des années de jeunesse n’avaient été vains.

Ar Vro ar Gwirionez n°3

16 décembre 1794 : Jean-Baptiste Carrier est guillotiné à Paris pour avoir exterminé près de 10,000 innocents à Nantes, lors de la Terreur

16 décembre 1794 : Jean-Baptiste Carrier est guillotiné à Paris pour avoir exterminé près de 10,000 innocents à Nantes, lors de la Terreur

[ISTOR BREIZH] Le 16 décembre 1794, Jean-Baptiste Carrier est guillotiné à Paris. Après s’être débarrassé de Robespierre, le gouvernement républicain cherche alors à se débarrasser de ses exécutants les plus compromis pour épargner les véritables décideurs.

Joseph Fouché, conventionnel et jacobin radical, lui-même impliqué dans les meurtres de masse les plus sanglants de la Terreur, notamment à Lyon, joue un rôle clef dans le renversement du gouvernement terroriste de Robespierre. Pressentant que la chute de ce dernier est inévitable au cours de 1794, il prend la tête de la conspiration visant à l’abattre pour mieux pouvoir échapper aux retombées de la fin du terrorisme. Il parvient à convaincre les indécis au sein de la Convention, le parlement français, qu’ils figurent sur la prochaine liste des députés que Robespierre entend faire exécuter. Paniqués, ils se rallient à son plan et votent la mise en accusation de Robespierre.

Conscient que les massacres de masse perpétrés par le gouvernement républicain entraîneront des enquêtes à grande échelle, il prend une nouvelle fois les devants. Il fait parvenir au journaliste Gracchus Babeuf, jacobin radical lui-même, les documents les plus compromettants à propos des évènements de Nantes. Il n’en garde que les éléments accablant Carrier avant de lancer la campagne d’accusation médiatique. Carrier est rapidement accusé de la mise à mort de milliers d’innocents, dont les noyades, à Nantes, de 5,000 personnes et l’exécution de milliers d’autres, simplement accusés par Carrier de déviation idéologique.

Carrier, fanatique assoiffé de sang, adhère au projet révolutionnaire qui vise à détruire la société ancienne et, avec elle, ses membres. Il préfigure les commissaires bolcheviques qui commettront les plus grands crimes de masse du 20e siècle. Carrier assiste aux nombreuses tueries qu’il met à exécution à Nantes, organisant des repas mondains où il invite les révolutionnaires présents dans la ville. Il est connu comme un violeur compulsif qui abuse des prisonnières que les bandes républicaines font en Bretagne.

Carrier, loin de rougir, assume cette politique génocidaire jusqu’au parlement français où, en février 1793, il soutient explicitement à la tribune le général Tureau dans sa politique d’extermination des femmes et des enfants en Vendée.

Il conclut son intervention en disant :

Tuons donc tous les rebelles sans miséricorde. Le plan du comité de salut public et celui des généraux est conforme à mes vues.

Boucher servile et zélé, Carrier est jugé de manière expéditive en décembre 1794 pour protéger les véritables architectes de la Terreur après la chute de Robespierre.

Pour sa défense, Carrier déclare aux membres du Tribunal révolutionnaire qui supervise l’opération de blanchissement des terroristes en le sacrifiant pour apaiser l’opinion : “Tout est coupable ici, jusqu’à la sonnette du président !”.

Breton, souviens-toi !

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Ephéméride national breton : 9 décembre 1378, l’annexion illégale de la Bretagne par la France déclenche le soulèvement général de la nation bretonne, les Français sont vaincus 10 mois plus tard

Ephéméride national breton : 9 décembre 1378, l’annexion illégale de la Bretagne par la France déclenche le soulèvement général de la nation bretonne, les Français sont vaincus 10 mois plus tard

[ISTOR BREIZH] Le 9 décembre 1378, le roi de France Charles V fait ordonner l’annexion de la Bretagne par le parlement de Paris.

La nation bretonne se soulève et forme une ligue patriotique pour chasser les Français du pays. Une délégation est envoyée en Angleterre pour demander au duc Jean IV de prendre la tête de l’armée de libération. Le souverain breton accepte et débarque à Dinard le 3 août 1379 avec des troupes de l’allié anglais.

Les Français, rapidement écrasés, doivent fuir en désordre face à la violente contre-offensive bretonne. Ils capitulent deux mois plus tard, en octobre 1379.

Le chant An alarc’h célèbre la guerre de libération nationale remportée par le duc Jean IV.

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