Ephéméride national breton : 8 décembre 1895, disparition de Théordore Hersart de la Villemarqué, auteur du “Barzhaz Breizh”

Ephéméride national breton : 8 décembre 1895, disparition de Théordore Hersart de la Villemarqué, auteur du “Barzhaz Breizh”

[ISTOR BREIZH] Le 8 décembre 1895 disparaît Théodore Hersart de la Villemarqué, philologue et auteur du livre qui marque la renaissance spirituelle de la nation bretonne, le Barzhaz Breizh. 

Étudiant au collège jésuite de Sainte-Anne d’Auray dès l’âge de dix ans puis aux petits séminaires de Guérande (à partir de 1827) et de Nantes (à partir de 1830), il se présente à l’examen du baccalauréat devant la faculté des lettres de Rennes et obtient son diplôme le 30 octobre 1833. En 1834, il se rend à Paris, pour entrer à la faculté de droit. Toutefois, ayant lu The Myrvyrian Archaiology of Wales d’Edward Williams, il se tourne vers les études médiévales et bretonnes, thèmes qui font l’objet d’études à Paris et suscitent un grand intérêt parmi les chercheurs romantiques, comme Jean-François-Marie Le Gonidec. Abandonnant le droit, il suit les cours de l’École des chartes, d’abord en auditeur libre, avant de s’inscrire en 1836. Dès cette année, de même, il commence la préparation du Barzhaz Breizh. Dans ce cadre, il prend des cours de breton, langue dont il n’a alors qu’une connaissance imparfaite, auprès de l’abbé Jean-Guillaume Henry (1803-1880), futur relecteur et « correcteur » du recueil, et à ce titre appelé « l’éminence grise de La Villemarqué ».

Pendant ses vacances au manoir, il collecte à son tour des chants en breton qu’il transcrit avec leur musique sur des carnets de collecte. Conservés par la famille, trois cahiers ont été remis en 1964 par son arrière-petit-fils, le général de La Villemarqué, au chercheur Donatien Laurent. Le premier de ces carnets contient des chants notés surtout à Nizon.

Invité par Lady Augusta Hall et la Cymdeithas Cymreigyddion y Fenny (société des galloisants d’Abergavenny), La Villemarqué prend la tête d’une délégation bretonne composée de Carné, Mauduit, Francheville, Boisrouvray et Marallac’h, ils partent en octobre 1838 pour le Pays de Galles, pour y « étudier à leur source et comparer entre eux l’idiome et les monuments d’origine celtique ». Le 11 octobre 1838, il est reçu à Abergavenny comme barde — sous le nom de « Barz Nizon » (le barde de Nizon) — au sein du collège néodruidique gallois, la « Gorsedd des Druides, Bardes et Ovates de Grande-Bretagne ». Avec les Gallois, il jette les bases du Congrès celtique international. À son retour en Bretagne, il fonde (en 1843 ou en 1857) une « Fraternité des Bardes de Bretagne » (Breuriez Breiz) approuvée par l’archidruide de Galles, mais n’aboutit pas à la création d’une Gorsedd, et l’association disparaît après la mort de La Villemarqué, en 1895.

Grandement nourri du romantisme européen, son travail correspond au modèle d’édition d’une littérature populaire vivante, rassemblée et stylisée, établi par les frères Grimm, qu’on retrouve également chez le serbe Karadžić ou le Finnois Lönnrot avec le Kalevala qui deviendra l’ouvrage marquant la naissance du nationalisme finlandais.

Même si ce n’est pas un succès de librairie avec seulement 500 exemplaires pour l’édition de 1839, 2 000 exemplaires pour celle de 1845, 2 500 exemplaires pour celle de 1867, le Barzhaz Breizh connaît un succès immédiat, parmi les lettrés de la capitale française, mais aussi pour les Bretons de Paris, pour deux raisons : la beauté poétique de l’édition de La Villemarqué et l’attente idéologique, parmi les Bretons, de textes prouvant leur identité historique. 

Pour lire le Barzhaz Breizh, cliquez ici.

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Ephéméride national breton : 7 décembre 1442, couronnement à Rennes du duc François Ier de Bretagne, chef de l’Etat breton

Ephéméride national breton : 7 décembre 1442, couronnement à Rennes du duc François Ier de Bretagne, chef de l’Etat breton

[ISTOR BREIZH] Le 7 décembre 1442, François Ier est couronné duc de Bretagne, à Rennes.

Le couronnement de François Ier de Bretagne eut lieu en 1442, en présence d’une cour brillante. Les sires de Rieux, de Montafilant, de Châteaubriant et de la Hunaudaye étaient au nombre des membres de la haute noblesse nretonne. 

Pendant la messe, le duc, revêtu d’un habit et d’un manteau de pourpre doublés d’hermines, se mit à genoux et l’évêque lui « mit sur la tête un bonnet de velours fourré d’hermines, une couronne enrichie de pierreries, et une épée nue dans la main droite » (Dom Morice. — Tome II, Livre X).

A la suite de la cérémonie eut lieu une procession, le duc marchant sous un dais porté par quatre bacheliers ; au retour à la cathédrale, il fut dit une messe pendant l’offertoire de laquelle, François fut fait chevalier par le connétable de Richemont.

Héritier de la dignité royale des rois de Bretagne, le duc est le chef de l’Etat breton, souverain en tous les domaines : militaire, diplomatique, monétaire.

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Ephéméride national breton : 6 décembre 2012, disparition de Youenn Kraff, défenseur de la langue bretonne et militant nationaliste

Ephéméride national breton : 6 décembre 2012, disparition de Youenn Kraff, défenseur de la langue bretonne et militant nationaliste

[ISTOR BREIZH] Il y a dix ans, le 6 décembre 2012 disparaît le patriote breton Youenn Kraff.

Adhérent au Parti National Breton dès ses 14 ans (1937), il échappe à la répression anti-bretonne fomentée par les putschistes gaullo-communistes français. De son engagement de jeunesse, il ne déviera jamais.

Bretonnant hors pair, Youenn Craff s’engage avec ferveur dans la défense de la langue bretonne et en devient l’un des principaux promoteurs dans le Pays de Quimperlé où il anime, avec une détermination jamais désarmée, des cours de breton alors que l’enseignement de la langue est encore, à cette époque, très activement interdite à l’école par l’Etat français.

Catholique convaincu dans la tradition de Feizh ha Breizh, il promeut dès la fin des années 1950 la mémoire et l’action de l’Abbé Yann-Vari Perrot, mort pour la Bretagne, dans le cadre de l’Unvaniezh Koad Kev dont il devient la figure principale à la fin des années 1970. On lui doit d’ailleurs une histoire de cet engagement pour l’Abbé, “Unvaniezh Koad Kev, points d’histoire“. 

Youenn Craff, fidèle à son patriotisme breton sans concession, est également un vétéran du Front de Libération de la Bretagne.

Nature de celte intégrale, simple et facétieux, têtu comme un Breton, le vert clair perçant de son regard qui exprime une intelligence rapide, Youenn Craff incarne la chaîne militante de l’ombre qui, sans l’éclat des honneurs d’une époque célébrant les faussetés et dans les difficultés les plus extrêmes d’une guerre à la Bretagne menée à cent contre un, a permis, avec d’autres ouvriers méconnus de l’Emsav, le maintien de la flamme patriotique sans laquelle, face à la haine française, rien ne subsisterait de Breizh en ce 21e siècle. Le combat se poursuit et les Bretons doivent savoir à qui ils le doivent.

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Ephéméride national breton : 5 décembre 1791, Armand de la Rouërie signe le manifeste fondateur de l’autonomisme breton

Ephéméride national breton : 5 décembre 1791, Armand de la Rouërie signe le manifeste fondateur de l’autonomisme breton

[ISTOR BREIZH] Le 5 décembre 1791, Armand Tuffin de la Rouërie signe le manifeste de l’Association bretonne, premier parti autonomiste de l’histoire moderne de la Bretagne.

Armand, héros de la guerre d’indépendance américaine, général de brigade dans l’armée des Etats-Unis et ami personnel de George Washington, met alors secrètement en place les bases militaires de l’insurrection bretonne visant à restaurer le parlement national de la Bretagne, garant des droits de la patrie, après son abolition unilatérale et illégale par les révolutionnaires français, en août précédent.

En quelques mois, face à la révolution française, Armand de la Rouërie pose dialectiquement, et de manière décisive, les bases idéologiques et politiques de l’autonomisme breton dans une perspective traditionnaliste. Il pose également les bases de l’articulation entre autonomisme politique et insurrection armée.

S’il meurt en janvier 1793, avant le déclenchement de l’insurrection bretonne contre le régime républicain français, il a, en deux ans (1791-1793), structuré la base de ce qui deviendra l’Emsav via les acquis politiques et théoriques du régionalisme formulé au 19ème siècle. Si Jord Kadoudal sera l’homme d’action après sa disparition, le Colonel Armand est bien le penseur et l’organisateur d’un mouvement aux implications historiques cruciales pour la Bretagne. Il doit être tenu à ce titre pour le premier père fondateur de l’Emsav.

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Doctrine du nationalisme breton : Fransez Debauvais, père fondateur de la nation bretonne moderne

Doctrine du nationalisme breton : Fransez Debauvais, père fondateur de la nation bretonne moderne

[PNB] Le Parti National Breton, fondé en 2021, n’est pas le fruit d’une anomalie ou du hasard, il doit être, il est le porteur d’une tradition nationaliste qui, hélas, avait été effacée pendant près de 50 ans par deux influences françaises, également toxiques et mortifères : le régionalisme et le marxisme, lesquels, en pratique, subordonnent Breizh, la nation bretonne, à la société française et à ses conceptions, préjugés et erreurs. Cette tradition est celle du nationalisme, de Breizh pour elle-même, par opposition à la Bretagne sous conditions. Nous voyons ainsi, dans ce droit fil de la colonisation française et de l’alignement régressif sur la société française portés par certains acteurs, qu’il faudrait servir la Bretagne, certes, mais dans le cadre français et surtout, “à gauche”, laquelle a d’ailleurs amorcé un spectaculaire déclin. Le nationalisme breton ne voit pas dans chaque Breton un partisan, de gauche ou de droite, il voit dans chacun d’entre eux un compatriote qui peut, s’il acquiert la pleine conscience de sa nationalité, servir notre vieille Bretagne du mieux de ses capacités. C’est ce qu’a très tôt proclamé le nationalisme breton organisé, tout d’abord en 1911 avec le Parti Nationaliste Breton, puis, en 1927, le Parti Autonomiste Breton et enfin, à partir de 1931, le Parti National Breton. Cette solide tradition nationaliste ne peut, ni ne doit être oubliée car sans elle, il ne peut y avoir de réveil de la nation bretonne. Autrement dit, les Bretons ne peuvent échapper à leurs pères fondateurs. 

Parmi les pères fondateurs de la nation, Fransez Debauvais est indubitablement l’une des figures, sinon la figure la plus éminente. Sans Fransez Debauvais et son activisme sacrificiel, la nation bretonne n’aurait pas pu formuler les bases de son idée nationale dans les faits. Les Bretons en seraient restés aux vieilleries pittoresques de carte postale et à la Paimpolaise. Lorsqu’un phraseur qui se prétend de l’Emsav – ils ne le sont jamais – ose s’en prendre, à 80 ans de distance et seulement en mots, à des hommes tels que Debauvais, il faut toujours se demander : “Mais lui, qu’a-t-il fait de si décisif pour notre patrie qui lui permette de toiser impudemment le père de l’activisme nationaliste ? Qu’apporte-t-il à la table de l’histoire de la Bretagne ?”. La réponse est invariablement la même : rien, le néant. Que celui qui tente de mordre les talons du vieux chef breton soit remis à sa place, sans manière, par les nationalistes, ramené à son insignifiance verbeuse, car, à travers ces attaques, c’est de la tradition nationaliste elle-même qui est attaquée, tradition sans laquelle il n’y aurait pas de question nationale pour commencer.

L’article qui suit est la première partie d’un portrait paru en 1959 dans Ar Vro Gwirionez, revue d’études bretonne, qui donne l’éclairage nécessaire sur la personnalité héroïque du fondateur de nation qu’est Fransez Debauvais, figure dans les pas de laquelle, un siècle plus tard, le Parti National Breton poursuit l’action nationaliste, avec la conscience du capital historique dont il est l’héritier et le reformulateur obligé, au 21e siècle. Il ne s’agit pas de nostalgie, mais de transmettre la plus longue histoire du nationalisme breton en action.

De tous les serviteurs de la Bretagne — de tous ceux qui consacrèrent à la Bretagne chaque minute de leur vie et surent encore. tout simplement mourir pour elle — Fransez DEBAUVAIS restera parmi les meilleurs, et sur la tapisserie parfois terne de notre histoire. la figure de cet humble enfant du peuple breton se détachera toujours dans un rayonnement extraordinairement pur : car si d’autres eurent peut-être plus de talent. ou plus de chance que lui, peu eurent autant d’abnégation et aussi loin le sacrifice d’eux-mêmes. Et c’est cela que, parmi les héros de notre nation, Fransez Debauvais restera, aussi longtemps qu•il y aura des Bretons en Bretagne. l’un des plus grands.

On a parfois reproché au mouvement breton d’avoir été enfanté par une romantique en mal de renouvellement. Frafisez Debauvais. fondateur et président du Parti National Breton, était un fils du peuple. Il était né à Rennes, le 31 janvier 1903. dans la populaire et populeuse rue Saint- Malo. la rue Haute comme il aimait à dire dans son parler vieux-Rennais. rue des marchandes de galettes et de gros pâté. où la langue avait, et a toujours. son inimitable accent et son incomparable saveur. Son père. trés simple. était préparateur en pharmacie, chez un qui. a vrai dire. passait une txmne part de son temps à versifier. et dont il n’est pas exclu que les bretonnes compositions aient pu influencer le jeune Debauvais. tant il vrai que les voies du Seigneur sont multiples et mystérieuses. Sa mère déballait c’est-à-dire qu’elle vendait tissus et dentelles sur les places publiques. et Debauvais, qui très tôt quitta l’école. fit avec elle les marchés de la région, jusqu’à Janzé et Châteaugiron.

Qu’est-ce qui attira Debauvais à la Bretagne ? L’école ? La rue d Ech n était ni meilleure ni pire qu’une autre. mais ce n’est assurément pas là qu’on préchait le nationalisme. Les lectures ? Il est certain que les romans de Paul Féval eurent sur lui beaucoup d’influence, mais est-ce assez décider d’une vie ? Peut-étre tout simplement cet atavisme qui faisait dire, quelque trente ans plus tard, à O. Mordrel, s’adressant au Tribunal de Rennes, qu’il y aura chez nous des rebelles tant qu’il y aura des landes et des pommiers — et aussi sans doute ce commerce quotidien et intime avec le petit peuple de la rue de Brest ou de la rue Saint-Mab. et des campagnes argileuses du pays rennais.

C’est, paradoxalement, en pleine Grande Guerre, en pleine gloire de la Marne et de Verdun, à une époque où la presse et la chaire étaient au quotidien service d’un français exacerbé, que Fransez Debauvais, solitaire et isolé de tout groupuscule breton, trouva le chemin de la Bretagne et se mit à rêver qu’un jour pourrait lui être rendue cette indépendance dont on lui avait depuis longtemps caché qu’elle eut été sienne. De temps à autre il osait livrer à ses camarades le secret de ses pensées : ceux-ci ecarquillant les yeux sans comprendre. Sans comprendre ? Qui sait ? plus d’une fois que, du fond de ces venelles rennaises ou les langes des gosses séchaient sur une ficelie tendue au-dessus d’un toit, d’une fenêtre à l’autre, venus vers Breiz Atao ses militants les plus ardents et les plus décidés.

En avril 1916 c’est le soulèvement irlandais. La presse — il faut relire les journaux — se déchaine contre « ces traitres à la solde de l’Allemagne qui osent frapper dans le dos, etc., etc.. Mais Dehauvais n’est pas de ceux qui se laissent mener, même par le quotidien d’information du matin : c’est un meneur. Et, à la nuit tombante, il s’en va placarder sur les murs de la capitale endormie son cri de patriote breton : « Vive l’Irlande : protestation que les gens sages trouveront d’une ridicule inefficacité — d’une ridicule inefficience, pour utiliser un terme à la mode — mais protestation qui, symboliquement, l’unité du monde celtique et la primauté, pour la Celtie, de ses problèmes, et montrait, et allait montrer. une fois de plus, que le sang des martyrs n’est jamais versé en vain.

Vingt ans plus tard. lui-même rappelait —dans Breiz Atao (12 mai 1936) : “C’était pendant la guerre. Mes sentiments de Breton séparatistes étaient à rude épreuve. Dans mon âme d’enfant, je sentais que la Bretagne était en train de perdre une grande occasion. J’attendais de l’lrlande un geste que mon pays ne faire. Sans réfléchir je sentais que l’lrlande, elle, ne manquerait l’occasion. Je guettais dans les journaux la moindre nouvelle la concernant. Un jour je lus qu’un bateau allemand — c’était l’Aud — avait éte depisté par les Anglais. C’était trois avant jour avant Pâques. Alors je fus certain que l’Irlande allait se soulever. Je le dis à mon père qui n’y attacha aucune importance. Mais moi, chaque jour, j’attends la nouvelle du soulèvement. Ce jour vint. Le Mardi de Pâques les journaux apprirent au monde qu’une révolte avait éclaté à Dublin. J’étais heureux. J’aurais voulu pouvoir crier ma fraternité pur les Irlandais et avec eux. La guerre, elle n’était plus à Reims ou à Arras, mais à Dublin.

« Manifester mes sentiments ! J’écrivis alors sur quelques papiers blancs, avec une petite machine écrire d enfant, ces mots : VIVE L’IRLANDE, que je collai ensuite sur un mur de la ville. Quelques jours après, le rêve était brisé, les insurgés battus, mais il y avait au moins un jeune Breton qui avait compris la leçon. Les cloches de l’armistice tendirent à la Bretagne ceux de ses fils qui n’étaient pas tombés entre I’Yser et Belfort. Ils rentraient dans un pays — au point de vue breton — totalement vide. Le premier Parti National, créé en 1911, avait disparu. Les journaux, les revues d’inspiration plus ou moins nationalistes s’étaient tus, presque tous. Il ne restait pratiquement rien. C’était le désert. Et c’est au milieu de ce désert que le 17 septembre 1918, dans cette vieille ville entêtée de Rennes, une poignée de jeunes garçons en culotte courte relèvent le gant et reprennent le combat en fondant le Groupe Régionaliste Breton dont lob de Roincé assure la présidence. Et c’est janvier de l’année suivante que parait le premier numéro d’un périodique dont le titre, tout un programme, deviendra vite un cri de ralliement : Breiz Atao ! (Bretagne toujours ! C’est Morvan Marchal qui fait marcher le journal. Autour de lui se freffent de jeunes talents : de Roincé, déjà nommé, Mordrel. Bricler. Desc’hard, Basset, Drezen, Monot et bien d’autres étudiants comme eux : le mouvement breton de l’époque moderne est lancé. Il eût, certes, des débuts modestes : le capital initial montait à 7 francs 50 (Congrès du P.A.B.. Rennes 1929). Mais le vrai capital n’était d’argent : il était d’idées. d’abnégation, de patriotisme et d’enthousiasme. Dès la fin de l’année (décembre 1919), une section de jeunes — de plus jeunes devrait-on dire — Unvaniez Yaouankiz Vreizh, est formée, et l’un de ses membres, qui devait devenir plus tard célèbre sous le nom de (Jeanne Coroller) Danio et tomber pour la Bretagne au champ d’honneur, met en chantier une Histoire de Bretagne, qu’illustrera Jeanne Malivel et qui sera le bréviaire du patriotisme de toute une génération. Et de Rennes, la vieille citadelle haute-bretonne, s’élève en faveur de la langue nationale une protestation qui ne faiblira jamais. En douze mois c’est vraiment du beau travail qui a été fait et le bon Tiercelin, dans sa poétique Hermine de Bretagne, ne manque pas de signaler à ses lecteurs – en termes tort sympathiques – l’existence du G. R. B. : “Bien qu’il n’ait tenu de Congrès, écrit Tiercelin, il me parait juste de signaler le Groupe Régtonaliste Breton, parce que cette organisation fera parler d’elle un jour. Dès maintenant les grandes lignes de sa propagande sont tracées : conserver à la Bretagne sa nationalité en intensifiant chez les Bretons le sentiment national ; intensifier ce sentiment par une propagande à la fois sur la Langue, le Costume et l’ Histoire ; retourner au génie celtique. seul compatible avec notre nationalité.

Tiercelin, en terminant, mettait ces jeunes gens en garde contre les outrances. II n’en avait pas besoin. Ils n’étaient partis au combat amour de la bagarre ou scandaliser le bourgeois. Ils étaient régionalistes — politiquement du moins — et voulaient, espéraient obtenir de la France ce qu’il fallait de liberté pour que la Bretagne ne meure pas. Donner à la nationalité bretonne, disait B. A. dans son no 3, “son plein développement, décentraliser, sera le plus sûr d’éviter que la Bretagne devienne pour notre chère patrie française une Irlande et une Vendée.” Si leur action prit une autre tournure, ce n’est pas eux qu’il faut incriminer, car il faut nécessairement être deux à vouloir pour s’entendre. Mais bientôt ces termes de “Breiz Digabestr”, de “Bretagne Libre”,qui donnaient aux gentils poètes de l’équipe de Tiercelin de bien agréables rimes, allaient devenir pour ces jeunes hommes devant lesquels l’avenir s’ouvrait des raisons de vivre – et de mourir !

Cest en janvier 1920 que Debauvais publie son premier article : dix-sept ans, il commençait jeune. Mais déjà. dans ces premières lignes. on voit pindre l’homme : « Les Bretons ddvent entreprendre la sauvegarde de leur patrimoine national une lutte ou tout intérêt particulier devra disparaitre devant Vintérèt général, celui de la Patrie Bretonne De telles paroles sont aisées à dix-sept ans. Ce qua est plus dilti- Cile est d’y rester toujours fidèle. Jusqu’à sa mort. et méme dans sa mort. Debauvais ne faillit pas. Sil les avait lues. je suis sûr qu’il aurait mis en exergue à son premter article les beaux vers de Fiac’ha dans le vieux récit irlandais :

Et il appela les hommes du pays de Ros. Et il leur dit :
— Faites encore votre devoir.
— Nous ne pouvons faire plus.
Et il leur dit : -— Crachez dans la paume de ma main. Ce qu’ils firent. Et leur salive était telle. que la moitié était de sang.
Alors il leur dit : Vous n’avez pas fait votre devoir car votre salive n’est pas toute entière de sang.

Ce Haut-Breton. qui apprendra vite la langue nationale — déjà on se réunit à quelques amis dans un grenier de la rue Saint-Malo apprendre les rudiments de la langue dans le vieux bouquin, si souvent réédité, de Fransez Vallée — n’oublie pas qu’il est fils du Pays Rennais. “Vous avez la langue, nous avons l’histoire !” dira plus tard, s’adressant aux Bas-Bretons, Olier Mordrel, dans une de ces formules concises dont il avait le secret. Et si Debauvais insiste sur l’unité profonde et vivante de la Bretagne, il demande qu’on ne soit pas obnubilé par la Basse-Bretagne, dont les calvaires et les costumes conduisent vite au folklorisme, et il pousse un cri d’alarme en faveur des paysans aux vestes de toile noire qui, déshérités et oubliés, n’en continuent pas moins, sur les Marches, à se montrer toujours Bretons ! Dévouement total à l’idéal national, intégration du génie politique haut-breton dans le mouvement de renaissance, voilà les deux points principaux de la première contribution de Debauvais à l’organe du nationalisme militant : quarante ans plus tard. ils sont
toujours d’actualité.

Dès ce moment. Debauvais fait figure de chef et, en 1920, ses amis l’élisent président de la section de Rennes de l’U. Y. V. Ce garçon, tout frais émoulu de l’école primaire, a su s’imposer aux étudiants et intellectuels qui forment le gros des troupes de Breiz Atao : il a le sens de l’organisation et une volonté de fer. « Avant la guerre, écrit-il en mai 1920, les nationalistes bretons ont vécu trop souvent dans le rêve et ils se sont hypnotisés la plus grande partie du temps sur des mots. Ce n’est pas en criant “Bretagne debout, mort aux Francs” que l’on refera de notre patrie une nation celtique, mais en ayant sur la masse une action rationnelle, méthodique, continue, pour faire du mouvement breton le mouvement de tout un peuple, un mouvement national. Sous l’impulsion de Debauvais. le mouvement breton cessera d’être « l’apanage de vieux messieurs bien rangés : directement. au champ ou au bistro, il ira, militant, au peuple.

11 rue Saint-Malo, à Rennes, où Fransez Debauvais installe le premier siège de Breiz Atao en janvier 1921

En janvier 1921, Debauvais devient administrateur de B. A., dont les bureaux s’installent au 11 de la rue Saint-Malo, domicile de ses parents. En juillet, Morvan Marchal démissionne, et Debauvais devient également rédacteur en chef. Il inaugure sa prise de possession par un article cinglant sur Duguesclin, que le maréchal Foch, appelé à Rennes par l’Association Bretonne, venait justement célébrer : les papillons qui couvrirent les murs de la ville à cette occasion mirent
quelque peu en question l’unanimité (supposée) des Bretons sur la valeur du Connétable. Breiz Atao a alors pris comme sous-titre “La Nation Bretonne”. A sa tète il a un comité de rédaction où Debauvais et Mordrel jouent vite un rôle déterminant. Si les bases historiques du nationalisme breton sont continuellement soulignées, l’équipe dirigeante prend vite conscience de l’importance du fait économique et grâce à Debauvais, à Bricler, à Tassel et à quelques autres, B. A. pourra faire un inventaire des richesses bretonnes, faire apparaitre les possibilités du pays, et justifier économiquement le nationalisme. Enfin. au point de vue culturel. B. A. s’adjoignait la collaboration de Fransez Vallée qui. lui aussi, restera toujours incorruptible. Bref. en peu de temps B. A. s’est imposé comme l’organe le plus valable du mouvement breton et a réussi à faire l’union de toutes les bonnes volontés : ses dirigeants peuvent donc, en 1922. afficher un réel optimisme : “Notre principal souci a été de rendre B. A. plus propre à pénétrer les Bretons instruits que vie notre propagande. Seules certaines idées préconçues, certains préjugés, basés sur l’erreur ou l’ignorance nous séparent deux : nous avons entrepris de les abattre en plaçant la question bretonne sur le terrain des faits. Nos idées ont gagné en clarté et en force de pénétration. Nous avons également entrepris de situer notre mouvement par rapport aux mouvements mondiaux qui l’intéressent afin d’en faire mieux saisir le sens et la portée. Par ailleurs, afin de permettre la diffusion de B. A. autrement que par la volonté de nos lecteurs, nous avons poursuivi notre effort d’organisation administrative et de propagande. La revue a été mise en vente dans un grand nombre de villes bretonnes, en même temps qu’ont été exposées des affiches.  Nous avons développé le service de propagande qui. tous les mois. envoie méthodiquement des centaines de numéros-spécimen dans les quatre coins de la Bretagne. Enfin nous avons commencé l’organisation de centres de diffusion là ou l’idée nationale compte des amis dévoués. Les résultats sont sensibles. Depuis juin dernier le nombre de nos abonnés a doublé, notre tirage a plus que triplé, nos dépenses et nos recettes ont augmenté de 400%.”

Au cours de l’année. Marchal revient à la direction de B. A. et, son influence et celle de Mordrel, le journal se transforme, cessant en fait d’être journal devenir revue. C’est le renouveau de l’interceltisme : on veut s’inspirer de la pensée des Celtes, retourner aux sources de la pureté primitive (ne pas oublier que les Sketla Segobrani paraissent en 1923) surtout renouer avec tous les nationalistes celtes. Marchal et Mordrel voyagent en Irlande, Meavenn ira bientôt y faire un séjour prolongé. Millardet s’y établir, on noue des relations avec l’Ecosse et surtout, en mars 1923, Bricler fait un mémorable voyage au Pays de Galles et jette les bases d’une collaboration étroite et confiante avec les patriotes gallois qui, notons-le bien, n’ont pas encore créé de Parti National, et auxquels Breiz Atao va permettre de faire connaitre leur point de vue. B. A. devient donc alors une revue d’études interceltique, avec des articles en gallois et en anglais. C’était une évolution en un soi intéressante et loin d’être dénuée d’intérêt pratique (comme on le réalisera aux jours sombres de 44-45). mais aussi, à un autre de vue, dangereuse : car B. A. cessait d’être une publication populaire et consacrait un assez grand nombre de ses pages à des langues inconnues des trois quarts de ses lecteurs, alors qu’il y avait un besoin urgent de propager le nationalisme dans les masses laborieuses de Bretagne. On s’en rendit vite compte et la direction décida alors de faire deux éditions. L’une spécialement consacrée aux questions celtiques. Mais les finances réduites d’un jeune journal ne pouvaient supporter longtemps pareil effort. Dès la fin de 1923 la caisse se trouve dangereusement vide et il faudra bien délaisser l’édition interceltique. Néanmoins, un mouvement était lancé et les relations entre la Bretagne et la Celtie ne cessèrent plus dès lors : l’interceltisme s’était affirmé comme un élément de base du nationalisme breton et son importance, nous l’avons dit, est loin d’être toujours restée théorique.

(A suivre.) 

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30 novembre 1793 : le héros des chouans de Guérande Thomas de Caradeuc est décapité par les terroristes républicains de Robespierre à Nantes

30 novembre 1793 : le héros des chouans de Guérande Thomas de Caradeuc est décapité par les terroristes républicains de Robespierre à Nantes

[ISTOR BREIZH] Le 30 novembre 1793, le héros Thomas de Caradeuc, chef des chouans bretons de Guérande, est décapité à Nantes sur ordre du tribunal révolutionnaire robespierriste.

Le 18 mars précédant, avec son compagnon Gueriff de Lanouan, Thomas de Caradeuc avaient conquis la ville de Guérande aux républicains venus de France avec une force de 2,000 chouans bretons. Membre de l’Association Bretonne, premier parti autonomiste breton de l’histoire fondé par Armand de la Rouërie, il fonde la milice bretonne dès la conquête de Guérande.

Le 21 mars, il participe à la libération du Croisic.

Thomas de Caradeuc est arrêté au château de Heinlex, à Guérande, puis emprisonné au Bouffay avant d’être sauvagement décapité par les terroristes français. 

Breton, souviens-toi !

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Ephéméride national breton : 29 novembre 1799, grâce à la marine britannique, le général breton George Cadoudal organise avec succès un colossal débarquement d’armes destinées à l’armée chouanne de Bretagne

Ephéméride national breton : 29 novembre 1799, grâce à la marine britannique, le général breton George Cadoudal organise avec succès un colossal débarquement d’armes destinées à l’armée chouanne de Bretagne

[ISTOR BREIZH] Dans la nuit du 29 novembre 1799, grâce à l’aide anglaise, le général breton Georges Cadoudal organise avec succès un énorme débarquement d’armes et de munitions à la Pointe de Pen Lan, dans le Pays Vannetais.

Hormis Vannes et quelques villes isolées encore aux mains des Français, la totalité du Vannetais est aux mains des Chouans bretons déterminés à chasser le régime républicain de Bretagne.

Acheminés par une escadre de la Royal Navy, 30,000 fusils, 4 canons et 2 obusiers sont livrés à près de 15,000 Chouans bretons venus sécuriser la côte. Cadoudal, chef de la rébellion bretonne, est sur place. Après douze heures d’efforts, ce sont 80 charrettes d’armes qui se mettent en mouvement vers l’intérieur de la Bretagne.

Les républicains, bloqués dans la ville de Vannes, tentent une sortie pour couper le convoi, mais l’action déterminée de Cadoudal met en pièces les 2,000 soudards français qui doivent fuir en désordre. 

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Ephéméride national breton : les officiers du FLB Chenevière et Montauzier boycottent leur procès politique

Ephéméride national breton : les officiers du FLB Chenevière et Montauzier boycottent leur procès politique

[ISTOR BREIZH] Ephéméride national breton : jugés par la Cour de sûreté de l’Etat français pour l’attentat de Versailles, le 26 juin 1978, les officiers du FLB Lionel Chenevière et Padrig Montauzier quittent leur procès le 28 novembre 1978 après le refus par Paris de leur demande d’être jugés en Bretagne.

Le réquisitoire délirant, deux jours plus tard, du procureur général de la Cour de sûreté de l’Etat français Raoul Béteille illustre le caractère arbitraire et éminemment politique de ce tribunal d’exception qui n’avait rien à envier au tribunal révolutionnaire de Fouquier-Tinville.

Breton, souviens toi !

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Ephéméride national breton : 27 novembre 2022, le Général de Keratry démissionne après le sacrifice des 60,000 Bretons de l’Armée de Bretagne par le régime républicain de Gambetta

Ephéméride national breton : 27 novembre 2022, le Général de Keratry démissionne après le sacrifice des 60,000 Bretons de l’Armée de Bretagne par le régime républicain de Gambetta

[PNB] Le 27 novembre 1870, le général Emile de Keratry démissionne de son commandement de l’Armée de Bretagne. La formation de cette armée bretonne, le 22 octobre 1870, résultait de l’effondrement complet de l’armée française, un mois après la déclaration de guerre à la Prusse par la France de Napoléon III, le 19 juillet 1970. Profitant de la débâcle, l’Italien Gambetta organise un coup d’état et proclame l’instauration du régime républicain, le 4 septembre 1870.

Emile de Keratry

Les putschistes jacobins menés par Gambetta, ministre de l’Intérieur, ont besoin d’hommes pour tenter de restaurer un front en désintégration rapide. Keratry, d’origine bretonne, honteusement et naïvement aligné sur les projets de Gambetta, se propose de lever 60,000 Bretons pour dégager Paris, encerclée, avec le gouvernement français, par les troupes prussiennes. L’Armée de Bretagne est formée en dehors du cadre de l’armée française et dépend exclusivement de Keratry et de Freycinet, ministre de la Guerre. Si Gambetta accepte le plan dans un premier temps, la suspicion s’installe rapidement. Le gouvernement républicain craint que cette armée bretonne, si elle est équipée et entraînée, ne forme une armée nationale bretonne d’orientation chouanne, catholique et antirépublicaine susceptible de le prendre à revers.

Le gros Italien Gambetta

Près de 60,000 Bretons passeront par le camp improvisé de Conlie, dans le département de la Sarthe, où la formation de l’Armée de Bretagne doit avoir lieu. Le régime républicain, rapidement effrayé par les Bretons, manœuvre pour ne pas armer, ravitailler et entraîner l’Armée de Bretagne dont les mobilisés réalisent progressivement qu’ils sont dans une vaste prison à ciel ouvert. Ce camp, en plein automne, est un vaste étang de boue où, à la faveur de la promiscuité et de l’absence de conditions d’hygiène élémentaire, éclatent les épidémies. Les Bretons le nomment rapidement “Kerfank”, la ville de boue.

Keratry, dénué de toute lucidité politique, ne réalise à aucun moment que les Français voient plus clairement que lui le péril potentiel d’une nation bretonne en armes, placée sur leurs arrières. Freycinet adresse à Keratry un télégramme des plus clairs quant à l’angoisse qui traverse le nouveau gouvernement républicain : “Je vous conjure d’oublier que vous êtes breton pour ne vous souvenir que de vos qualités de Français.”

Le Camp de Conlie par Jeanne Malivel

Inconséquent et naïf, Keratry met un mois à réaliser que les révolutionnaires parisiens n’ont aucune intention d’armer les dizaines de milliers de Bretons concentrés à Conlie, mais bien au contraire de les y maintenir sous surveillance. Le 26 novembre, face à la pression allemande, l’Italien Gambetta ordonne à 10,000 Bretons affamés, désarmés et malades de rejoindre le Mans pour servir de bouclier humain aux troupes françaises. Keratry démissionne le lendemain, réalisant finalement ce que prépare Paris pour les Bretons mobilisés. Ce sont 6,400 Bretons qui sont envoyés au front. Les troupes prussiennes dirigés par le duc de Mecklembourg approchent du Mans, début janvier 1871 et la bataille décisive a lieu le 11 janvier. Les Bretons quittent rapidement le champ de bataille, précipitant la défaite de l’armée française et la capitulation de la France.

Le général Lalande, interrogé après la guerre sur les circonstances des combats, déclare : « Je crois que nous avons été sacrifiés. Pourquoi ? Je n’en sais rien. Mais j’affirme qu’on n’aurait pas dû nous envoyer là, parce que l’on devait savoir que nous n’étions pas armés pour faire face à des troupes régulières. »

L’enseignement politique de Conlie

L’affaire du Camp de Conlie représente parfaitement les conséquences d’une direction bretonne acculturée et dépourvue de consience nationale quand, face à elle, les Français perçoivent les Bretons comme un corps national étranger et redouté. Un chef breton digne de ce nom, en lieu et place de Keratry, aurait pris les dispositions nécessaires à un résultat politique favorable pour la nation bretonne.

Il aurait d’abord eu à l’esprit la profonde détestation des Français pour les Bretons qu’ils ne font semblant de respecter qu’en position de soumission complète. De la sorte, il n’aurait nourri aucune illusion sur la nature des rapports coloniaux entre la Bretagne et la France.

Ensuite, ce chef aurait formé l’Armée de Bretagne en Bretagne et non sur le territoire français, afin d’exercer le moment venu le coup de force décisif. Il aurait à cet effet établi son quartier général à Rennes, centre politique de la Bretagne.

Il aurait nommé des officiers politiquement sûrs et les aurait chargé de s’emparer des réserves d’armes de Brest, y compris par la force en cas d’opposition. 

Durant tout ce temps, ce chef aurait assuré Paris de ses meilleures intentions, procédant par une politique du fait accompli sans pour autant alerter la direction parisienne.

Au moment où l’Armée de Bretagne aurait été appelée en renfort, début janvier 1871, le chef breton aurait donné l’ordre aux troupes bretonnes de s’emparer de sécuriser Rennes, Nantes et Brest, tout en prenant contact avec les troupes prussiennes. Le chef breton aurait proclamé la restauration immédiate du parlement national de la Bretagne et la constitution d’un gouvernement breton provisoire dont il aurait pris la tête. Son premier geste aurait été d’entrer en négociations avec la Prusse en vue de la cessation des hostilités et d’obtenir la reconnaissance de la Bretagne comme nation libre. Il aurait fait de même en direction de Londres.

La flotte française de Brest aurait été séquestrée par le gouvernement breton, les marins français expulsés sur le champ de Bretagne et les marins bretons versés dans la nouvelle flotte bretonne armée avec les navires saisis.

La France à genoux et occupée par la Prusse jusqu’à en 1873, la Bretagne aurait été organisée en corps de nation à marche forcée. Le nouveau gouvernement breton aurait adopté une orientation conservatrice, mais non-extrémiste pour ne pas polariser la société bretonne. La Bretagne aurait été constituée en royaume afin de s’assurer du soutien des segments monarchistes et catholiques de la nation, tout en adoptant une constitution libérale et fédéraliste de nature à apaiser la bourgeoisie. La langue nationale serait devenue langue d’état. La Bretagne aurait eu 40 ans pour forger deux générations de Bretons enfin dégagées de la tutelle française. En lieu et place, faute d’un homme lucide et nationalement conscient, elle a subi le joug d’une Troisième république déterminée à la détruire sur tous les plans, ce qui culminera avec la catastrophe de 1914.

Breton, souviens-toi !

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Ephéméride national breton : 26 novembre 1943, échec de la tentative de meurtre de l’Abbé Yann-Vari Perrot par les assassins du Parti communiste français

Ephéméride national breton : 26 novembre 1943, échec de la tentative de meurtre de l’Abbé Yann-Vari Perrot par les assassins du Parti communiste français

[ISTOR BREIZH] Le 26 novembre 1943, une première tentative d’assassinat politique échoue contre l’Abbé Yann-Vari Perrot, figure charismatique de l’Emsav. Pionnier de la défense des droits culturels, linguistiques et politiques de la nation bretonne, l’Abbé Perrot incarne, en 1943, une puissante figure de la nation bretonne que les communistes français veulent assassiner.

En 1943, le Parti communiste français, aux ordres de l’Union Soviétique, est engagé dans les préparatifs du coup d’état révolutionnaire en France qui doit suivre le départ des troupes allemandes, conformément à l’orthodoxie opérationnelle léniniste. Ce coup d’état révolutionnaire doit avoir lieu au moment où l’Armée rouge s’approchera du Rhin, afin de faciliter le déferlement des divisions soviétiques jusqu’à l’Atlantique. Pour mettre les Anglo-américains devant le fait accompli, une course contre la montre s’engage afin d’établir un gouvernement communiste parallèle sur le territoire grâce à l’usage de la terreur rouge. Ce que les Bolcheviques appellent les “zones libérées”.

En Bretagne, les Bolcheviques ont pour mission de repérer et d’assassiner les personnes socialement influentes qui pourraient animer la résistance anticommuniste, une fois le coup d’état révolutionnaire réussi. Situé à Scrignac, en pleine zone rouge, l’Abbé Perrot suscite depuis longtemps la haine des brigands communistes. Sa dénonciation de l’assassinat de 20,000 officiers polonais à Katyn par les Bolcheviques, révélée en 1943, fait de lui une cible privilégiée des tueurs de Moscou.

Conformément à la mise en place d’un gouvernement bolchevique parallèle qui devra devenir le gouvernement légal après le putsch révolutionnaire, la direction parisienne du Parti communiste dépêche en Bretagne le commissaire politique Marcel Dufriche afin de superviser l’assassinat. Le verdict précédant le jugement, Dufriche préside au simulacre et forme un “tribunal révolutionnaire” chargé de prononcer et exécuter la sentence. Ce tribunal est dirigé par Albert Stephan, chef de la gare à Huelgoit et militant communiste. Un “magistrat instructeur” originaire de la commune dénommé Le Foll monte les charges. Y participe également le communiste parisien Antoine Duperrier, habitant Scrignac en compagnie de son épouse, fonctionnaire des postes dans le village. Le choix de Duperrier ne doit rien au hasard. La femme de ce dernier, communiste comme son mari, s’en prend avec virulence à l’Abbé depuis de longs mois lors de ses passages dans le bourg. En compagnie du communiste Daniel Trellu, Marcel Dufriche réunit à Scaër le “tribunal révolutionnaire” chez une autre militante bolchevique, Rosine Kersulec. Là, la condamnation est prononcé début novembre 1943. Le Parti communiste offre une récompense de 10,000 francs à celui qui assassinera le prêtre.

Le 26 novembre, une première tentative d’assassinat contre l’abbé Yann-Vari Perrot échoue. Après cet échec, Marcel Dufriche réunit à nouveau le “tribunal révolutionnaire” chez Rosine Kersulec, début décembre, et ordonne à un jeune communiste dénommé Jean Thépault d’assassiner l’abbé. Ce qui sera fait le 12 décembre, à Kroaz Ruz, dans la campagne de Scrignac. 

Les commanditaires ne pourront pas se réjouir longtemps de leur crime. Le terroriste Albert Duperrier est capturé le 12 juin 1944, placé en détention à la prison de Pontaniou, à Brest. Il est fusillé le 7 août 1944. 

La mémoire de l’Abbé Yann-Vari Perrot continue d’attiser la haine des derniers éléments rouges de la région, mais également d’intérêts nostalgiques de 1793. Sa tombe a été profanée par une petite bande communiste en avril 2018, puis la chapelle de Koad Kev qui l’abrite incendiée le 5 juillet 2019. Le Parti National Breton dispose des éléments lui permettant d’affirmer que l’enquête sur le caractère criminel de l’incendie a été étouffée par la Gendarmerie française dès le 6 juillet sur ordre formel du commandant présent sur place dont il ne manque à ce jour que le nom de la loge de tutelle.

Il s’agit là du procédé ordinaire des cercles occultes qui sévissent en Bretagne depuis 1789, lesquels ont agité les incendiaires, successeurs putatifs de la sans-culotterie parisienne, idiots utiles traditionnellement recrutés dans le vivier de marginaux d’extrême-gauche nourris à cet effet. Disposés à les couvrir, leurs commanditaires, soucieux de discrétion et peu enclin à se salir les mains, peuvent toutefois sacrifier ce genre de seconds couteaux après usage en cas d’imprévu.

“Mon plus grand désir était, avant de quitter cette terre, de voir mon pays depuis Rennes jusqu’à Saint Mathieu, dirigé comme jadis par les Bretons et par les Bretons seulement.”

Yann-Vari Perrot

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