“Mon duché n’a jamais fait partie du royaume !” (Arthur III)

[PNB] Statue du Duc de Bretagne Arthur III, dit “Le justicier”, au pied de la mairie de Vannes.

Convoqué par le roi de France en 1458, il répond : ” Je ne suis point pair de France, attendu que mon duché n’a jamais fait partie du royaume, et qu’il n’en est point un démembrement ; et, pour ne pas compromettre l’indépendance de mes sujets, je ne comparaîtrai ni à Montargis ni ailleurs.”

Breton, souviens-toi de l’indépendance de ta patrie !

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Ephéméride national breton : 7 décembre 1442, couronnement à Rennes du duc François Ier de Bretagne, chef de l’Etat breton

Ephéméride national breton : 7 décembre 1442, couronnement à Rennes du duc François Ier de Bretagne, chef de l’Etat breton

[ISTOR BREIZH] Le 7 décembre 1442, François Ier est couronné duc de Bretagne, à Rennes.

Le couronnement de François Ier de Bretagne eut lieu en 1442, en présence d’une cour brillante. Les sires de Rieux, de Montafilant, de Châteaubriant et de la Hunaudaye étaient au nombre des membres de la haute noblesse nretonne. 

Pendant la messe, le duc, revêtu d’un habit et d’un manteau de pourpre doublés d’hermines, se mit à genoux et l’évêque lui « mit sur la tête un bonnet de velours fourré d’hermines, une couronne enrichie de pierreries, et une épée nue dans la main droite » (Dom Morice. — Tome II, Livre X).

A la suite de la cérémonie eut lieu une procession, le duc marchant sous un dais porté par quatre bacheliers ; au retour à la cathédrale, il fut dit une messe pendant l’offertoire de laquelle, François fut fait chevalier par le connétable de Richemont.

Héritier de la dignité royale des rois de Bretagne, le duc est le chef de l’Etat breton, souverain en tous les domaines : militaire, diplomatique, monétaire.

Breton, souviens-toi !

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Le couronnement des rois et ducs de Bretagne : rituel de la souveraineté nationale bretonne

Le couronnement des rois et ducs de Bretagne : rituel de la souveraineté nationale bretonne

[HISTOIRE NATIONALE DE BRETAGNE ] Une cérémonie de couronnement pour un duc de Bretagne existe au moins depuis Conan Ier de Bretagne, car elle fut racontée par les chroniques de Raoul Glaber. Il est cependant très probable que des cérémonies équivalentes se soient déroulées dès l’époque du Royaume de Bretagne et aient inspirées les rituels ducaux. La prestation de serment devant la Porte mordelaise remonte quant à lui au moins à 1213 pour le début de régence de Pierre Mauclerc.

Porte mordelaise au 15e siècle

Porte mordelaise actuellement

Si le cérémonial du couronnement date au minimum du XIe siècle, la première description précise que nous possédions date du couronnement de Jean V de Bretagne par Anselme de Chantemerle en 1401 et décrit en latin dans le Chronicon Briocense. Au 15e siècle, sous la dynastie Monfort, les couronnements ducaux développent réellement leurs fastes et leurs rituels au même moment où, dans son affirmation d’indépendance face au royaume de France, les ducs utilisent la formule « par la grâce de Dieu » dans les actes de leurs chancelleries.

Couronnement du Duc François Ier, chef de l’Etat Breton

En 1442, François Ier réalise son couronnement, dans une cérémonie et représentée dans la Compillation des cronicques et ystoires des Bretons de Pierre Le Baud. Les rituels ducaux ne se modifieront quasiment plus après cela.

Le dernier « vrai » couronnement breton est fait en 1489 pour Anne de Bretagne, dans un contexte de guerre avec la France. La cérémonie, considérée comme peu représentative des coutumes en raison de la faiblesse des moyens, est cependant probablement la plus exactement décrite dans le Missel pontifical de Michel Guibé.

Anne de Bretagne

En 1532, dans le contexte d’annexion de la Bretagne par la France au terme d’un coup d’état orchestré par la monarchie française, un dernier couronnement ducal est réalisé pour François de France, dauphin de France, et qui devient duc sous le nom de François III de Bretagne.

Même si la Bretagne commence à ne devenir plus qu’un simple province du royaume, le roi François Ier veut que son fils soit « receu et couronné en vray duc et seigneur propriétaire de Bretagne, avec toutes solemnitez et autres choses requises et acoustumées d’estre faictes, gardant les louables et anciennes coustumes dudit pays ». Le dauphin-duc se présente par le nord, via la Porte aux Foulons, à cause de son cortège trop nombreux3 et sera ensuite couronné par Yves Mahyeuc.

Entrée solennelle

Avant d’entrer dans la ville, le duc en costume de cérémonie se présente à l’entrée de Rennes, capitale du duché, par la porte mordelaise avec cortège, précédé des hérauts.

Devant l’évêque de Rennes et le gouverneur de la ville, il fait le serment sur les reliques de maintenir les « droitures, souverainetés, noblesses, libertés et franchises du patrimoine de Bretagne », de protéger l’Église et de rendre une Justice impartiale. Il reçoit alors les clés de la ville et se place sous un dais porté par quatre gentilhommes. Il entre alors dans la ville décorée et pavoisée aux couleurs nationales pour se faire voir du peuple breton.

Après avoir écouté les vêpres, il se retire dans le manoir épiscopal nextant la cathédrale Saint-Pierre et passe une nuit de veille en prière.

Couronnement

François Ier, Duc de Bretagne

Le lendemain, le duc habillé d’une robe de cérémonie blanche et d’un habit royal bleu entre dans la cathédrale, où il est revêtu d’un manteau pourpre doublé d’hermine.

Une fois installé sur son trône, on lui remet les regalia de Bretagne : la bannière royale, l’épée ducale bénie par l’évêque et le sceptre. En lui remettant l’épée, l’évêque récite la formule liturgique :

« On vous donne cette épée au nom de monseigneur saint Pierre, comme on l’a donnée aux rois et ducs vos prédécesseurs en signe de justice, pour défendre l’Église et le peuple qui vous est commis, en prince équitable. Dieu veuille que ce soit ainsi, et que vous en puissiez rendre vrai compte au jour du jugement, au sauvement de vous et dudit peuple. »

Enfin, le duc est couronné avec le cercle ducal. En le couronnant, l’évêque récite :

« On vous baille, au nom de Dieu et de monseigneur saint Pierre, ce cercle qui désigne que vous recevez votre puissance de Dieu le tout puissant, puisque étant rond, il n’a ni commencement ni fin. Ce Dieu vous réserve une couronne plus durable dans le ciel, si vous remplissez vos devoirs en contribuant par vos soins à l’exaltation de la foi et à la tranquillité de l’Église et de vos sujets. »

Depuis son trône, le duc répond « Amen » à chaque partie du sermon récité par l’évêque. Il retourne ensuite à son prie-Dieu pour entendre un Te Deum. Avant de sortir, il adoube plusieurs nobles bretons, généralement les premiers pairs du duché. Il monte alors sur son palefroi et parade en triomphe dans les rues de Rennes avant d’aller présider un grand banquet festif.

Ainsi, le Duc de Bretagne, successeur des rois de Bretagne, exprime la puissance souveraine de l’Etat Breton.

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6 avril 1381 : la France, humiliée par la Bretagne, signe le traité de l’indépendance bretonne à Guérande

6 avril 1381 : la France, humiliée par la Bretagne, signe le traité de l’indépendance bretonne à Guérande

Le Second Traité de Guérande, signé le 6 avril 1381 entre la Bretagne et la France à Inzinzac, consacre l’écrasante défaite des menées impérialistes des monarques français contre la nation bretonne à la suite de la Guerre de Succession (1341 –  1364).

Chef de l’Etat Breton depuis 1366, Yann IV, Duc de Bretagne, fait face à un puissant effort expansionniste français en vue d’annexer la Bretagne. Le félon Du Guesclin se manifeste pour encadrer des putschistes à la solde des Français. Yann IV, bénéficiant de l’aide salutaire de l’Angleterre, organise la résistance et prend un ascendant décisif lors que le roi de France, Charles V, décrète l’annexion de la Bretagne en 1378.

Yann IV acclamé par les masses bretonnes

L’insurrection générale balaie les forces françaises tandis que Yann IV organise la résistance nationale de la Bretagne. En 1380, le désastre est consommé pour la France et la Bretagne restaure définitivement l’ordre breton en Bretagne. Le roi de France Charles V et le soudard Du Guesclin meurent dans la foulée, humiliés. 

L’indépendance bretonne est reconnue par la France vaincue l’année suivante.

Yann IV

Le Duc Yann IV fonde par la suite l’Ordre de l’Hermine en signe d’unité nationale restaurée.

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